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CORRECTIONS, Thomas Bernhard Fiche de lecture

Une mise en ordre de la folie

Si les lieux de Proust sont la topographie du moi temporel, Corrections serait la topographie des tensions du moi, la topographie de la folie : Cambridge (la lucidité scientifique) est le contraire, et donc la quintessence d'Altensam (l'obscurité du moi), Altensam est le contraire, et donc le présupposé du « cône », comme Roithamer est à la fois la réplique et la négation du père, le reflet et la haine de la mère, le double et le destructeur de la sœur. L'aboutissement de cette mathématique, dont les paramètres sont les lieux et les hommes à la fois (Bernhard, Höller, Roithamer, la famille de Roithamer), est l'équation de la mort : « Tout jusqu'à la frontière ultime toujours, quand nous sommes devant elle la peur ne nous fait pas reculer, comme elle ne nous fait pas reculer devant la mort. Un jour, en un unique instant nous enfoncerons la frontière ultime mais le moment n'est pas encore là. Nous connaissons la méthode, mais le moment, nous ne le connaissons pas. »

— Claude PORCELL

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé d'allemand, maître de conférences de littérature allemande à l'université de Paris-Sorbonne

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