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CORRESPONDANCE (W. A. Mozart)

Des grands compositeurs du xviiie siècle, Wolfgang Amadeus Mozart et Carl Philipp Emanuel Bach sont ceux dont nous sont parvenus le plus grand nombre d'écrits. Pour Mozart, il s'agit essentiellement de lettres, alors qu'à la correspondance du Bach de Berlin et de Hambourg s'ajoutent de nombreux articles de journaux, préfaces à ses propres œuvres, etc. L'édition la plus récente des écrits de Mozart dans la langue originale est celle de Wilhelm A. Bauer, Otto Erich Deutsch et Joseph Heinz Eibl, parue en sept volumes chez Bärenreiter de 1962 à 1975 (abrégée ci-après en BDE). Une fois n'est pas coutume, le résultat de cet immense travail a tenté un éditeur français. D'où la parution, en sept volumes également, de 1986 à 1999, d'une traduction-adaptation du BDE (collection Harmoniques de Flammarion) due à Geneviève Geffray, Française en poste au Mozarteum de Salzbourg.

En 1928, Henri de Curzon avait traduit et publié deux volumes de lettres de Mozart en s'appuyant sur les quatre volumes de Ludwig Schiedermair parus en 1914. Les documents sont chez lui nettement moins nombreux que chez Geneviève Geffray, d'autant qu'il estima devoir passer sous silence – pour ne pas choquer ses lecteurs – les « lettres scatologiques » à la cousine Bäsle. Ayant travaillé sur un original beaucoup plus vaste, Geneviève Geffray a réuni dans ses volumes I à VI neuf cent cinquante-trois documents. En outre, elle ne livre pas que des lettres de Mozart, mais aussi beaucoup de celles qui ont été écrites par des membres de son entourage, au premier rang desquels son père, Leopold, ainsi que plus de cent cinquante missives (celles du volume VI) postérieures à sa mort (on les trouve également dans le BDE). Ce ne sont pas les moins intéressantes, car il s'agit essentiellement de la correspondance entre, d'une part, Constance Mozart-Nissen, la veuve du compositeur, et la baronne Maria Anna Berchtold zu Sonnenburg (Nannerl), sa sœur, d'autre part les éditeurs Breitkopf & Härtel (Leipzig) et André (Offenbach-sur-le-Main), soucieux de publier le plus grand nombre d'ouvrages possible du défunt auteur de Don Giovanni.

L'édition Geffray se distingue du BDE à la fois dans ses grandes lignes et sur certains points précis. Les volumes I à IV du BDE sont consacrés à la correspondance proprement dite (de 1755 à 1857), les volumes V à VI aux notes et à l'appareil critique, le volume VII à neuf index différents. Chez Geffray, les volumes I à VI sont consacrés à la correspondance (de 1756 à 1825), avec à chaque fois notes et appareil critique et trois index (noms de personnes et de lieux, œuvres de Mozart citées). Le volume VII présente, outre ces trois instruments habituels, trois index supplémentaires ayant trait à l'ensemble de l'édition (expéditeurs, destinataires, matières traitées), ce qui donne un total de six, et surtout un assez grand nombre de documents pour la plupart absents du BDE mais en général trouvables dans Mozart. Die Dokumente seines Lebens de Deutsch (1961) : notes de voyage de Leopold, journal de Nannerl, annonces et articles de journaux, etc. Geneviève Geffray – dont la traduction est différente de celle de Curzon, mais pas toujours préférable – parvient ainsi à un total de mille cent soixante-dix-sept documents, contre mille quatre cent soixante-dix-sept pour le BDE.

Comment expliquer cette différence de trois cents ? Tout d'abord et surtout, le BDE attribue des numéros d'ordre aux documents disparus mais dont on sait qu'ils ont existé. De plus, la traduction de Geneviève Geffray n'est pas complète, notamment dans les deux premiers volumes. Dans la préface du volume I, on peut lire : « Nous avons [...] omis les passages n'intéressant pas directement la personnalité ou la vie des membres de la famille Mozart. [...] Nous n'avons pas repris non plus les [...]

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