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CORSAIRES

Efficacité de la course

Mal connue, variable selon les époques, l'efficacité réelle de la course semble avoir été surestimée. C'est au xviie siècle qu'elle est la plus grande. Après une première flambée durant la décennie de 1560 à 1570, elle culmine après 1590, déborde sur l'Atlantique où elle est, en revanche, étroitement liée aux guerres, civiles et étrangères.

D'après les registres notariaux vénitiens, les pertes de la marine de Venise seraient de trois cents prises (contre trois cent soixante naufrages) entre 1592 et 1609. Les travaux de P. Chaunu montrent que le trafic de Séville a été bien plus préservé : la course y représente à peine le tiers des pertes totales, soit un pourcentage infime du trafic réel, du moins entre 1504 et 1650.

Forme typique d'échanges forcés, la course connaît son apogée à l'époque d'« atonie » des grands empires, espagnol et turc, puis lors des grandes confrontations maritimes atlantiques du xviie siècle. En elle se conjuguent effort de l'État et guerres menées par des particuliers. Elle traduit donc à sa manière l'imperfection des États, leur faiblesse financière, leur efficacité administrative limitée. La course est un palliatif financier, un moyen aussi de satisfaire commodément certaines aspirations régionales centrifuges.

— Jean MEYER

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Rennes

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