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CORTÉS HERNÁN ou CORTEZ FERDINAND (1485 env.-1547)

La conquête du Mexique

Après 1519 la vie de Cortés se confond avec l'histoire de la conquête du Mexique : il allait y manifester une habileté politique et des talents militaires hors de pair. Il imposa, dès les premiers contacts avec les Mayas du Yucatán, sa stratégie : négocier avec les Indiens, s'interdire tout pillage et ne livrer combat que contraint. C'est là que sa bonne fortune lui fit rencontrer, parmi les captives que lui offrit un cacique, une Indienne de langue mexicaine, la célèbre doña Marina, ou Malinche, qui devint sa maîtresse, son interprète et sa conseillère.

Mais c'est en débarquant sur les plages de Cempoala, le 21 avril 1519, que Cortés donna aux événements l'impulsion décisive. Il y reçut les envoyés de Moctézuma, et se fit une idée plus exacte de la richesse et de la puissance de l'Empire aztèque. Il comprit aussi, en s'alliant avec le cacique totonaque du lieu, que les peuples tributaires, mal soumis, ne demandaient qu'à secouer le joug de Mexico Tenochtitlán et décida de s'appuyer sur eux pour entreprendre la conquête du pays tout entier. Enfin, il s'émancipa de la tutelle de Velázquez par une adroite manœuvre : il inspira à la majorité de ses hommes la décision de fonder une cité, la Villa Rica de la Vera Cruz, dont la municipalité, usant des privilèges traditionnels des villes de Castille, lui conféra le titre de capitaine général et le droit de justice. Quoique fictive, cette fondation donnait à sa rébellion un semblant de légalité et lui permettait de plaider sa cause devant la cour d'Espagne, où il envoya aussitôt des représentants dûment munis de riches présents. Pour empêcher la désertion possible des partisans de Velázquez et montrer à ses hommes qu'ils n'avaient de salut que dans la victoire, il fit, non pas brûler, comme le veut la légende, mais désarmer et saborder ses vaisseaux. Puis il entreprit de gagner le haut plateau mexicain et d'atteindre Tenochtitlán : les efforts de Moctézuma pour l'en dissuader n'avaient fait que le fortifier dans son projet.

La suite des événements est bien connue : Cortés obtint l'alliance de la République de Tlaxcala, irréconciliable ennemie des Aztèques, et, après avoir fait massacrer de sang-froid la population de Cholula, dont il redoutait une attaque surprise il poursuivit sa marche : le 8 novembre 1519, il entrait à Mexico. Moctézuma fit bon accueil à ces hommes blancs et barbus venus de l'Orient, qu'il prenait pour les envoyés du dieu Quetzalcoatl, et contre lesquels toute résistance lui paraissait impossible. Cortés passa quelques jours à admirer les merveilles de la cité, bâtie au milieu d'un lac ; puis il agit avec sa rapidité accoutumée : il se saisit par traîtrise de la personne de l'empereur, et, par l'intermédiaire de son prisonnier, commença à agir en maître de tout le pays.

Diego Velázquez, cependant, ne renonçait pas à ramener Cortés à l'obéissance, et envoya contre Vera Cruz une forte expédition commandée par Narváez. Cortés revient sur la côte à marches forcées, débaucha la plupart des soldats de Narváez et captura leur chef : sa campagne avait été un modèle d'action psychologique (mai 1520). Mais, à Mexico, les brutalités de son lieutenant Alvarado avaient soulevé le peuple : revenu en hâte dans la capitale, Cortés s'y trouva assiégé. Moctézuma lui-même, qui tentait de s'interposer, fut lapidé par ses sujets révoltés. Cortés se résolut à la retraite, qui tourna au désastre sur les chaussées coupées de canaux (Noche triste du 30 juin 1520). Mais les Espagnols rescapés résistèrent aux Indiens en rase campagne (Otumba, 7 juillet), et, fait décisif, Tlaxcala, en leur restant fidèle, les sauva.

Cortés reconstitua ses forces avec des aventuriers venus des Antilles et des auxiliaires indiens,[...]

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Écrit par

  • : maître assistant à l'École pratique des hautes études, directeur du Centre d'études prospectives et d'informations internationales

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Médias

Hernan Cortés - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Hernan Cortés

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