Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PALAMAS COSTIS (1859-1943)

Un critique bien armé

« Positivisme scientifique et idéalisme métaphysique [...], traits caractéristiques d'une duplicité intellectuelle en moi. Un tel dualisme se montre, par exemple, à l'impression que m'ont faite deux grands intellectuels tout à fait différents : Taine et Amiel. » Ce passage pourrait rendre compte non seulement de la poétique de Palamas, mais aussi de sa méthode critique ; car, si l'on peut parler de méthode critique en Grèce, ce n'est qu'après lui.

Certes, distinguer le penseur du poète, dans le cas de Palamas, n'aurait pas de sens. Son univers n'est-il pas hanté par les livres ? Lecteur infatigable, il fait montre, même dans ses poèmes, d'une grande érudition, qui n'est pas toujours pour rien dans son « obscurité ». Par ailleurs, son discours critique, que signifierait-il sans la sensibilité et l'intuition du poète ?

Ce discours, néanmoins, eut le mérite de mettre de l'ordre dans la littérature néo-hellénique. Solomos prit sa juste place ; Calvos, redécouvert en 1889, apparut sous un jour nouveau. Large documentation, connaissance parfaite des questions techniques, sens de l'histoire, esprit scientifique, imagination : le génie critique de Palamas est bien armé. Seulement, ce génie n'est pas toujours sans faille : poussé par son engagement linguistique, Palamas se montra souvent trop indulgent vis-à-vis des littérateurs vulgaristes, tandis qu'il fut incapable de comprendre Cavafy ou la poésie moderne. Lié à une époque historiquement déterminée, il en exprima non seulement les grandes possibilités créatrices, mais aussi les limites.

— Panayotis MOULLAS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur de littérature néo-hellénique à l'université de Salonique

Classification

Autres références

  • GRÈCE - Langue et littérature

    • Écrit par , et
    • 7 317 mots
    ...qui, par sa formation scientifique aussi bien que par son tempérament, était le plus apte à diriger convenablement la lutte pour la langue populaire. Une autre personnalité, le poète C. Palamas, jouera parallèlement un très grand rôle littéraire pendant un demi-siècle, se faisant l'écho de tous les courants...
  • JEUX OLYMPIQUES - Les symboles olympiques

    • Écrit par
    • 3 202 mots
    ...les Iers Jeux d'Athènes en 1896. Spyridon Samaras, compositeur alors célèbre mais tombé dans l'oubli depuis lors, signe la musique ; Costis Palamas, poète reconnu, écrit les paroles de la cantate : « Esprit antique et éternel, créateur auguste/ de la beauté, de la grandeur et de la vérité/...