CÔTES, géomorphologie et géographie
Les rivages sont les lignes le long desquelles s'effectue le contact entre les masses solide, liquide et gazeuse du globe terrestre. On emploie le terme de côtes plus particulièrement pour les rivages des mers et des océans.
Si les côtes constituent, pour beaucoup de groupes humains, les limites de leur espace géographique, elles sont, pour d'autres, une ouverture vers le reste du monde. Pour les peuples industriels et commerçants, c'est une possibilité de relations avec les clients lointains ; pour les peuples pêcheurs, c'est l'accès à une part importante de leurs subsistances ; pour d'autres peuples, longtemps fermés sur eux-mêmes, c'est par là qu'ils reçoivent un nouvel élan ou un nouveau défi.
Le passage du milieu terrestre au milieu marin ne peut pas s'opérer n'importe où : la « rupture de charge » ne peut se faire qu'à la faveur de dispositions naturelles ou artificielles, de ports dont l'abondance et les capacités sont très variables d'une côte à l'autre : ni les côtes trop abruptes (pays de Caux), ni les côtes trop basses (Landes de Gascogne) ne sont riches en ports naturels. Les qualités des côtes sont d'ailleurs diversement appréciées selon le niveau technique du peuple qui les utilise ; certaines, propices à l'établissement de multiples petits ports (côte du Léon), se prêtent mal à l'installation de grands ports modernes ; par contre, des côtes totalement rebelles à tout aménagement modeste (côtes à barre d'Afrique occidentale) peuvent recevoir de grandes installations portuaires.
Ainsi, l'utilisation des côtes par les divers groupes humains, si elle est fonction de certaines dispositions naturelles, reflète surtout l'aptitude des hommes à en profiter. La variété typologique des côtes constitue pourtant le point de départ de l'étude de leurs aménagements.
C'est le long des côtes que les phénomènes énergétiques propres à la surface de contact (ou interface) entre la mer et l'air se heurtent aux terres émergées et s'y dissipent dans l'exercice d'une action morphogénétique. Selon l'énergie à dissiper et les modalités de la résistance des terres, le façonnement des côtes se fait très différemment, ce qui explique la grande variété des types de côtes, certains étant plutôt déterminés par la nature et la vigueur de l'action marine, d'autres plutôt par les particularités de l'obstacle terrestre. La variété des types de côtes se traduit par une extrême diversité des aspects que peut prendre le trait de côte, et le vocabulaire employé pour le décrire est à la fois complexe et précis, de sorte qu'il convient de l'utiliser à bon escient.
La notion de côte
La côte n'est pas seulement le contact de la terre et de la mer : le fond de l'océan répondrait aussi à cette définition. Ce qui caractérise la côte, c'est la présence d'un troisième élément, l'atmosphère, qui joue ici un rôle fondamental parce que l'énergie de la mer est, pour l'essentiel, le fait de mouvements ondulatoires qui se produisent le long de l'interface eau-air.
Ces mouvements ondulatoires (houles ou marées) et les déplacements d'eau qui en sont la conséquence renferment en effet une énergie considérable, et c'est la dissipation brutale, quasi instantanée, de cette énergie qui façonne les côtes selon des processus qui n'ont d'équivalent ni au fond des mers ni sur le continent.
Les processus mécaniques qui agissent sur le façonnement des côtes sont variables et discontinus, et leurs effets sont parfois contradictoires. Ceux d'entre eux qui sont d'origine météorologique sont, de plus, imprévisibles. La morphogenèse côtière en tire ses caractères de discontinuité, souvent de réversibilité, parfois d'imprévisibilité, qui la rendent si déconcertante[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre PINOT : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
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