- 1. Origines et principales caractéristiques du cotonnier
- 2. L’aire géographique de la culture du cotonnier
- 3. Les évolutions géographiques de la demande de coton
- 4. L’essor des demandes de fibres de coton et de graines de coton
- 5. Des conditions de production du coton très contrastées
- 6. L’instabilité croissante des prix
- 7. La réorientation des flux d’échanges du coton
- 8. Bibliographie
COTON
L’essor des demandes de fibres de coton et de graines de coton
L’augmentation de la demande mondiale de coton-fibre est tout d'abord liée à un accroissement rapide de la demande nationale des pays émergents en produits textiles, accroissement lui-même lié à l'amélioration des niveaux de vie de centaines de millions de personnes générée par un développement économique rapide.
En outre et surtout, l'industrie textile mondiale (filature, tissage et, de plus en plus, confection) a très largement migré, au cours des dernières décennies, des anciens pays industrialisés vers les nouveaux pays industriels asiatiques et en particulier vers la Chine. Les États-Unis, deuxième producteur mondial de coton, ont ainsi de plus en plus de coton à exporter en raison du déclin continu et de la délocalisation de leurs industries cotonnières nationales, alors que la Chine en importe de plus en plus pour faire tourner ses usines textiles.
La demande de graines de coton augmente également. Les usines de trituration, qui avaient broyé en 2002 dans le monde 24 millions de tonnes de graines de coton, en ont traité plus de 47 millions de tonnes en 2012. L'huile de coton est la sixième huile mondiale derrière les huiles de palme (issues de la chair du fruit du palmier à huile), de soja, de colza, de tournesol et de palmiste (issues du noyau du fruit du palmier à huile). Sa production (plus de 5 millions de tonnes par an) est devenue équivalente à celle de l’huile d’arachide et devance nettement la production d’huile d’olive. (cf. oléagineux). L’huile de coton est dépourvue de cholestérol, mais elle doit être correctement raffinée – sauf celle des variétés « glandless », sans glandes à gossypol – pour en éliminer le gossypol, pigment toxique dans l'alimentation humaine (spermicide) comme en alimentation animale (surtout pour les animaux monogastriques). Dans différents pays d'Afrique subsaharienne où le coton est largement cultivé (Burkina Faso, Mali, Tchad…), l'huile tirée du coton représente l'essentiel de la consommation d'huile alimentaire. Les coques des graines de coton (les capsules) peuvent être brûlées afin de fournir l'énergie nécessaire aux huileries.
Le coproduit de la production d'huile est une pâte riche en protéines qui, transformée en tourteaux, peut être utilisée pour l'alimentation des ruminants, dont le rumen détoxifie naturellement le gossypol libre, à condition que celui-ci ne soit pas présent en trop grande quantité. En 2012, les tonnages de tourteaux issus de la trituration des graines de coton (plus de 15 millions de tonnes) se situaient au troisième rang mondial, derrière ceux de soja et de colza et à peu près à égalité avec ceux de tournesol.
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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