- 1. Origines et principales caractéristiques du cotonnier
- 2. L’aire géographique de la culture du cotonnier
- 3. Les évolutions géographiques de la demande de coton
- 4. L’essor des demandes de fibres de coton et de graines de coton
- 5. Des conditions de production du coton très contrastées
- 6. L’instabilité croissante des prix
- 7. La réorientation des flux d’échanges du coton
- 8. Bibliographie
COTON
Des conditions de production du coton très contrastées
Sollicitée par une demande dynamique, la production mondiale de fibres de coton est passée de 80 millions de balles (une balle équivaut à 480 livres) en 1986 à 99 millions en 2002 puis à 124 millions en 2012, ce qui correspondait à cette dernière date à une production de 26 millions de tonnes.
Les principaux pays producteurs de coton-fibre sont la Chine, l’Inde, les États-Unis, le Pakistan, le Brésil, l’Australie et l'Ouzbékistan. Compte tenu de la taille relativement limitée de chacun d'entre eux, les pays de la zone soudano-sahélienne de l'Afrique, qui produisent pourtant des quantités appréciables de coton, n'apparaissent pas dans cette courte liste. Toutefois, si on regroupe leurs productions, on constate qu'ils produisent ensemble à peu près autant de coton que l'Ouzbékistan, ce qui leur permet d'être à l'origine de 8 à 9 p. 100 des exportations mondiales.
Du fait de la très grande diversité des pays producteurs de coton, les conditions techniques, sociales et économiques de la production ne peuvent être que très contrastées. En Afrique subsaharienne, il s'agit d'une culture essentiellement manuelle disposant de peu de moyens techniques. Au Mali, même avec des apports d'engrais et plusieurs traitements d'insecticides, on n'obtient guère plus d'une tonne de coton-graine par hectare. En Inde, le rendement moyen national est du même ordre de grandeur. En revanche, en Chine, grâce à l'irrigation et à des apports en intrants beaucoup plus importants, les rendements par hectare peuvent dépasser 4 tonnes. Il s'agit toutefois encore d'une agriculture essentiellement manuelle.
Les rendements moyens en graines de coton obtenus aux États-Unis (2,5 tonnes/ha) et au Brésil (3 tonnes/ha) sont inférieurs aux rendements chinois, mais la production de coton y est très puissamment mécanisée et les rendements par unité de main-d'œuvre y sont considérablement plus élevés. Les techniques de récolte sont également à l’origine de contrastes marqués : uncottonpicker permet de ramasser 800 kilogrammes de coton-graine par heure, soit au moins dix à douze fois plus qu'un bon cueilleur manuel par jour. La récolte manuelle présente toutefois l’avantage de comporter beaucoup moins de débris végétaux indésirables : le coton est alors de meilleure qualité.
Les rendements en fibres de coton sont de même très contrastés, la moyenne mondiale se situant autour de 750 kilogrammes par hectare. En 2011, ils étaient de 1 680 kg/ha en Australie, de plus de 1 400 kg/ha au Brésil et au Mexique, et de plus de 1 250 kg/ha en Chine. En revanche, ces rendements étaient seulement de 900 kg/ha aux États-Unis, de 500 kg/ha en Inde et de 350 kg/ha au Burkina Faso.
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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