- 1. Origines et principales caractéristiques du cotonnier
- 2. L’aire géographique de la culture du cotonnier
- 3. Les évolutions géographiques de la demande de coton
- 4. L’essor des demandes de fibres de coton et de graines de coton
- 5. Des conditions de production du coton très contrastées
- 6. L’instabilité croissante des prix
- 7. La réorientation des flux d’échanges du coton
- 8. Bibliographie
COTON
La réorientation des flux d’échanges du coton
Du xixe siècle à la Seconde Guerre mondiale, les pays européens furent les premiers pays importateurs de coton.
Depuis lors, les importations de fibres de coton sont principalement le fait de pays asiatiques à bas coût de main-d'œuvre. Les sept premiers importateurs mondiaux, tous asiatiques (Chine, Bangladesh, Turquie, Indonésie, Thaïlande, Vietnam, Pakistan), réalisent désormais les trois quarts des importations mondiales de coton-fibre. Les délocalisations des industries cotonnières se sont en effet très largement effectuées, en particulier depuis les années 1980, vers ces pays d’Asie.
Pour les exportateurs, les États-Unis font toujours la course en tête, même s’ils sont de plus en plus talonnés par l’Inde. Les subventions massives dont bénéficient les producteurs américains de coton ne manquent toutefois pas d'entraîner périodiquement à la baisse le cours mondial du coton, pour le plus grand bénéfice de la Chine, de loin le premier importateur mondial.
Cette situation est bien entendu particulièrement préjudiciable pour les petits producteurs de la zone sahélo-soudanienne de l'Afrique, qui ne bénéficient d'aucune subvention et où plus de 10 millions de personnes vivent directement ou indirectement de la production de coton.
En 2003, le Brésil, où la production cotonnière redémarrait à un rythme soutenu dans le cadre de très grandes exploitations capitalistes, avait porté plainte auprès de l'O.M.C. contre les subventions américaines accordées au coton. De leur côté, quatre pays africains (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad) avaient introduit une « initiative » auprès de l'O.M.C. allant dans le même sens. En mars 2005, un « panel » de l'O.M.C. avait tranché en faveur de la plainte brésilienne. Mais les résultats concrets furent bien modestes et ne portèrent que sur la remise en question de certaines aides américaines à l'exportation. Grâce au lobbying très actif du puissant National Cotton Council, l'essentiel des aides aux producteurs américains de coton demeure en place en contradiction avec les recommandations de l’O.M.C.
À la différence des États-Unis, l'Union européenne a profondément remanié ses aides à la production de coton, la Grèce étant un des rares pays européens producteurs de coton.
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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