COULEUR
Couleurs des corps
Ce qui a été dit de la couleur des diverses lumières s'applique à celle des sources qui les émettent. Considérons maintenant les corps non lumineux par eux-mêmes, en excluant les cas de luminescence.
Corps blancs, gris, noirs, colorés
Un corps transparent est dit incolore quand il transmet également toutes les radiations visibles. Un corps diffusant est dit parfaitement blanc lorsqu'il diffuse également dans toutes les directions et sans absorption toutes les radiations visibles qu'il reçoit. L'adjectif blanc a donc un sens bien différent selon qu'il s'applique à une lumière ou à une matière. Un corps est parfaitement noir lorsqu'il absorbe intégralement toutes les radiations. Quand un « corps noir » est assez chaud, il est la source d'un rayonnement visible.
Les corps parfaitement gris ou neutres sont ceux qui diffusent ou qui transmettent également, mais partiellement, les diverses radiations visibles. Certains corps peuvent toutefois, sans satisfaire exactement à la définition ci-dessus, donner, sous un éclairage déterminé, une impression de gris apparent.
Si la lumière qui traverse un corps, par exemple une lame non diffusante à faces parallèles, est inégalement absorbée selon les longueurs d'onde, elle a, à l'émergence, une couleur différente de celle qu'elle avait à l'incidence. Il en est de même pour celle diffusée soit par réflexion, soit par transmission par les corps colorés. Dans le cas de la figure (pl. coul.), la lame 2 contient des pigments rouges (représentés schématiquement et très grossis), qui ne diffusent que la composante rouge de la lumière incidente, le reste étant absorbé. Il peut s'ajouter toutefois à la lumière diffusée par réflexion une fraction (généralement faible) de la lumière incidente, réfléchie régulièrement d'une façon peu sélective.
Exceptionnellement, la réflexion régulière peut être, elle aussi, accompagnée d'une absorption sélective (couleur jaune de l'or, éclairé en lumière blanche, couleur bleue de l'argent, rendue mieux visible par plusieurs réflexions successives).
Soit un corps qui réfléchit, transmet ou diffuse la lumière, et présente une luminance L ; soit L0 la luminance d'un corps éclairé de la même façon, et qui réfléchirait, transmettrait ou diffuserait parfaitement la lumière. Le rapport β = L/L0 est appelé facteur de luminance du corps dans les conditions considérées. (Il se confond, dans certains cas, avec son facteur de réflexion ρ ou son facteur de transmission τ.) S'il s'agit de lumière monochromatique, de longueur d'onde λ, β varie en fonction de λ suivant une loi représentable dans chaque cas pour une courbe telle que celles de la figure.
Cette répartition spectrale, combinée avec celle de la lumière incidente, détermine celle de la lumière transmise, et par suite sa couleur.
Détermination de la couleur d'un corps
Pour caractériser numériquement la couleur d'un corps, la lumière éclairante étant bien définie (blanche en général : on convient souvent que ce doit être la lumière de l'étalon C), on peut utiliser la longueur d'onde dominante λd (ou, pour les pourpres, la longueur d'onde complémentaire λc) et le facteur de pureté p de la lumière transmise, ou encore ses coefficients colorimétriques x et y, par exemple.
La luminance du corps étudié variant proportionnellement à l'éclairement qu'il reçoit, c'est son facteur de luminance β (ou de réflexion, ou de transmission), pour la lumière reçue et dans les conditions d'observation considérées, qui constitue sa troisième caractéristique chromatique.
Selon les recommandations de l'Association française de normalisation, la couleur d'un corps est décrite par sa teinte (violet, rouge ou pourpre), suivie de l'adjectif clair[...]
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Écrit par
- Pierre FLEURY : directeur honoraire de l'Institut d'optique théorique et appliquée de Paris, professeur honoraire au Conservatoire national des arts et métiers
- Christian IMBERT : professeur à l'université de Paris-XI et à l'École supérieure d'optique (E.S.O.), directeur adjoint de l'E.S.O., directeur du laboratoire d'expériences fondamentales en optique à l'Institut d'optique d'Orsay
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Médias
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