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COULEUR

Applications des études sur les couleurs

Reproduction des couleurs

« Apparier » des couleurs (en teinturerie, par exemple) est relativement aisé si l'on doit appliquer, sur des supports analogues, les mêmes matières colorantes, en en réglant la concentration ou les proportions. Mais lorsque la répartition spectrale des facteurs de luminance des colorants n'est pas la même, un résultat satisfaisant à la lumière du jour peut cesser de l'être sous un éclairage artificiel, même « blanc ». Éviter cet effet, appelé métamérie, pose un problème qu'il ne faut pas confondre avec celui du « rendu des couleurs » déjà évoqué.

Il est, d'autre part, souvent impossible, faute de matériaux convenables, de reproduire sur un tableau ou une photographie toute l'étendue des luminances et des saturations apparaissant dans un paysage ou même dans un intérieur. On est alors conduit à accepter une représentation conventionnelle, où le rapport des luminances extrêmes est bien inférieur à celui que présentent les objets à reproduire, et où certains changements de teinte suggèrent (psychologiquement) soit de vives lumières par un renforcement des jaunes et des rouges (tons « chauds »), soit de faibles éclairements par l'intervention de tons « froids » (bleutés, verdâtres).

La reproduction fait appel, dans le cas de la peinture à l'huile, au minimum à trois matières colorantes, dites « primaires », bleue, jaune et rouge, dont le mélange peut fournir des verts, des orangés, des pourpres (plus rabattus que ceux de pigments naturels de même teinte), et auxquels il faut ajouter un blanc, impossible à obtenir par mélange soustractif. La technique du pointillisme (juxtaposition de petites taches colorées) donne des couleurs plus claires.

Les reproductions graphiques peuvent comporter l'emploi de trois filtres de sélection (correspondant aux régions extrêmes et centrale du spectre) et de trois encres colorées. Les filtres placés devant l'objectif de prises de vue permettent d'obtenir, sur une émulsion en noir et blanc, trois négatifs dont les noirs correspondent respectivement aux lumières bleu-violet, vertes et rouges provenant du sujet. Les encres sont l'une jaune (transmettant au mieux le vert et le rouge et absorbant le bleu), la deuxième pourpre (les professionnels disent magenta) absorbant le vert, la troisième bleu-vert ( cyan) absorbant le rouge. Elles sont imprimées sur un même support, respectivement à partir des trois négatifs : une image rouge, par exemple, est obtenue par la superposition des encrages jaunes et pourpres que permettent les parties claires des deux premiers clichés.

La photographie, le cinéma, la télévision en couleurs, la signalisation, les industries alimentaires ou autres, les recherches chimiques ou biologiques et bien d'autres activités ont à faire appel à des techniques diverses de reproduction des couleurs, et à des méthodes colorimétriques sur lesquelles nous donnerons encore quelques indications.

Méthodes de mesure diverses

La méthode théoriquement la plus satisfaisante pour étudier une lumière colorée consiste à mesurer en fonction de la longueur d'onde, dans le spectre visible, son flux d'énergie monochromatique Pλ. Cette mesure se faisant le plus souvent en valeurs relatives, on détermine d'autre part directement la caractéristique photométrique globale : flux lumineux F ou luminance L.

Les composantes X, Y, Z se calculent à l'aide des coefficients de distribution Xλ, Yλ, Zλ, par l'intégrale (étendue à tout le spectre visible V) :

et par deux autres intégrales analogues, ce qui permet de calculer x, y, z.

Si les données Pλ se rapportent à une lumière qui éclaire un corps de facteur de luminance β1 pour la longueur d'onde λ, les caractéristiques x, y et z de ce dernier se déduisent de relations[...]

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Écrit par

  • : directeur honoraire de l'Institut d'optique théorique et appliquée de Paris, professeur honoraire au Conservatoire national des arts et métiers
  • : professeur à l'université de Paris-XI et à l'École supérieure d'optique (E.S.O.), directeur adjoint de l'E.S.O., directeur du laboratoire d'expériences fondamentales en optique à l'Institut d'optique d'Orsay

Classification

Médias

Couleur : situation des couleurs sur un diagramme en xy - crédits : Encyclopædia Universalis France

Couleur : situation des couleurs sur un diagramme en xy

Couleurs du spectre - crédits : Encyclopædia Universalis France

Couleurs du spectre

Efficacité relative de radiations monochromatiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Efficacité relative de radiations monochromatiques

Autres références

  • ANTHROPOLOGIE COGNITIVE

    • Écrit par
    • 5 810 mots
    ...premiers travaux furent prolongés et développés dès la fin des années 1960 par ce qui allait devenir durant plus d’une décennie le standard méthodologique des recherches en anthropologie cognitive, à savoir la comparaison interculturelle des « termes basiques de couleurs » (Basic Color Terms).
  • AUTOCHROME

    • Écrit par
    • 233 mots

    Décrite simultanément en 1869 par Louis Ducos du Hauron et par Charles Cros, la sélection trichrome, ou reproduction automatique des couleurs, consistait à prendre, sur trois films en noir et blanc, trois photographies distinctes du même sujet à travers trois filtres bleu, vert et rouge. Ainsi...

  • CHROMO, esthétique

    • Écrit par
    • 651 mots

    Les techniques industrielles de l'image — imprimerie, photographie, cinéma, télévision — excellent dans la reproduction des contours, des rapports de clarté et d'ombre (des valeurs), voire des couleurs en aplat, mais elles sont infirmes dès qu'il s'agit des couleurs complexes. D'où trois...

  • COLORANTS

    • Écrit par
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    De tout temps, l'être humain a été fasciné par la couleur, notion indispensable dans les domaines de l'art, de la décoration et de l'artisanat mais pouvant également devenir signe de reconnaissance, marque hiérarchique ou moyen d'expression de sentiments.
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