COUP D'ÉTAT AU CHILI
Le 11 septembre 1973, un coup d'État militaire met un terme à l'Unité populaire, coalition de formations politiques de gauche parvenue au pouvoir en octobre 1970 après l'élection du socialiste Salvador Allende à la présidence de la République. Persuadées qu'une révolution marxiste est en marche et que la nationalisation des mines de cuivre ou la réforme agraire ne sont que des préalables à une collectivisation de l'économie, les forces armées chiliennes – pourtant légalistes de tradition – renversent le régime en place en l'espace de quelques heures, avec le soutien tacite des États-Unis qui redoutent une contagion du modèle castriste. Allende est acculé au suicide dans le palais présidentiel de la Moneda, et la répression qui suit le soulèvement militaire entraîne la mort ou la disparition de plusieurs milliers d'opposants. Nouvel homme fort du pays, le général Augusto Pinochet institutionnalise un régime terroriste faisant de la torture une arme politique. Il engage aussi le Chili sur la voie d'une modernisation néo-libérale dès le milieu des années 1970. Mais les violations des droits de l'homme et l'accroissement des inégalités sociales provoquent une montée des oppositions, qui culmine lors du référendum du 5 octobre 1988 désavouant Pinochet et ouvrant la voie à la transition démocratique de mars 1990.
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Écrit par
- Olivier COMPAGNON : professeur d'histoire contemporaine, université Sorbonne nouvelle, Institut des hautes études de l'Amérique latine
Classification
Média