TURBIDITÉ COURANTS DE
Les turbidites modernes
La présence de sédiments grossiers constituant le substratum des plaines abyssales océaniques apporta des arguments scientifiques fondamentaux en faveur du concept de transport par courant de turbidité. Dès 1952, D. B. Ericson, M. Ewing et B. C. Heezen montrèrent que dans le domaine de la marge de la côte est de l'Amérique du Nord, entre Terre-Neuve au nord et les Bahamas au sud, existe une énorme quantité de sédiments grossiers dont les constituants, notamment les sables, ne peuvent provenir que du continent ou du domaine de la plate-forme continentale. Ces épandages de sédiments sont liés topographiquement au débouché des canyons sous-marins au niveau des plaines abyssales. Les différentes études océanologiques qui ont été consacrées depuis 1952 à la constitution du fond marin ont confirmé ces données pour la plupart des bassins océaniques et la Méditerranée. Les carottages ont conduit à admettre que ces sédiments présentaient une organisation quasiment identique à celle de la séquence du flysch type. Les dépôts sont rythmiques ; chaque rythme est constitué par un horizon de sédiments grossiers formé de sables et de sablons et surmonté par un horizon fin formé de vases. On observe un passage insensible de l'élément grossier à l'élément le plus fin suivant un granoclassement général du rythme depuis la base jusqu'au sommet. Les vases pélagiques sont « resédimentées », c'est-à-dire déplacées, depuis leur zone normale de dépôt, par le courant de transport qui les a remobilisées et redéposées plus loin. On retrouve ce phénomène dans certains types de flysch qui admettent, à la partie sommitale de la séquence, un terme calcaire à grain fin et un terme marneux dont il a été démontré qu'il s'agissait à l'origine d'une vase pélagique resédimentée. Entre ces phases allochtones précipitées dans les profondeurs océaniques s'observent des phases sédimentaires liées à un dépôt in situ.
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Écrit par
- Marcel LANTEAUME : professeur à l'Université de Caen
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