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COURTRAI DITE DES ÉPERONS D'OR (BATAILLE DE)

En mai 1300, Guy de Dampierre, comte de Flandre et allié du roi d'Angleterre Édouard 1er, est emmené en captivité par les Français et son domaine est annexé au royaume de France. Mais ses partisans, les Liebaarts (du « léopard » porté sur le blason des Flandres), opposés à la minorité patricienne des Leliaarts (des fleurs de lys des armes de France) se rebellent. À la suite du massacre de soldats français à Bruges (« Mâtines de Bruges » le 18 mai 1302), Philippe IV le Bel dépêche Robert II d'Artois à la tête d'une armée pour secourir la garnison de Courtrai. L'armée française compte alors 6 500 hommes : 2 500 chevaliers, 1 000 arbalétriers et 3 000 autres éléments d'infanterie légère. Face à elle, les Flamands disposent de 9 000 combattants : quelque 400 nobles et une piétaille de milices communales, d'artisans et de paysans.

La bataille se déroule le 11 juillet 1302, dans la boue de la plaine de Groeninghe, pendant près de trois heures. Grâce à leurs lances et leurs goedendags (long bâton terminé par une pointe de fer), les Flamands viennent à bout de la chevalerie française qui, pourtant appuyée par les arbalétriers, est décimée au cours de plusieurs charges. Près de 1 000 nobles, dont 60 barons et Robert d'Artois, sont tués, souvent achevés sans merci au coutelas. Les étendards français et plus de 500 paires d'éperons d'or récupérés sur le champ de bataille sont exposés à l'église Notre-Dame de Courtrai.

Pour la première fois, une armée de chevaliers est défaite par une armée de fantassins plus ou moins improvisée. Cette révolution militaire se confirme avec les batailles de Bannockburn (1314), de Morgarten (1314) et de Crécy (1346).

— Pascal LE PAUTREMAT

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Écrit par

  • : docteur en histoire, enseignant en histoire et géographie, en géopolitique et défense intérieure

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