COVID-19
Vaccins contre la Covid-19
Seule la vaccination d’une très large part de la population peut contrôler une pandémie d’origine virale en établissant une immunité collective. Contrôler ne signifie pas faire disparaître la maladie, mais plutôt limiter la transmission du virus et réduire le nombre des formes graves nécessitant une hospitalisation. Au moins une centaine de vaccins ont été préparés à travers le monde depuis le début de la pandémie. La principale cible des candidats vaccins est la protéine Spike. Les stratégies de préparation diffèrent d’un vaccin à l’autre. En fait, tous les types de vaccins sont utilisés, sauf les vaccins vivants atténués. Dans certains cas, le gène codant la protéine vaccinale est introduit dans un vecteur vaccinal déjà éprouvé dans un autre cadre d’immunisation et relativement facile à produire en quantité : c’est le cas du vaccin produit par AstraZeneca en collaboration avec l’université d’Oxford, et celui de Johnson & Johnson distribué par Janssen. Plus classiquement, des virus inactivés comme celui de la société française Valneva ou des vaccins particulaires sous-unitaires à adjuvant comme celui de Novavax (protéine Spike recombinante sous forme de nanoparticules) sont disponibles. Deux vaccins particulièrement novateurs – celui de Pfizer et son partenaire allemand BioNTech, et celui de la société américaine Moderna – ont recours à une technique novatrice : l’utilisation directe de l’ARN messager de la protéine spiculaire comme base vaccinale. Le vaccin CureVac s’est ajouté à la liste des vaccins à ARNm en 2022. Leur efficacité remarquable a débouché sur l’agrément en urgence de leur usage, respectivement les 11 et 18 décembre 2020 aux États-Unis, et le 21 décembre par l’Union européenne. Ils constituent l’ossature de la politique vaccinale de ces pays dans la lutte contre la Covid-19. Un vaccin à ARNm associant le virus d’origine et son variant Omicron est disponible depuis fin 2022 ; il est souvent associé à un vaccin sous-unitaire.
Les vaccinations ont débuté en Europe à la fin de décembre 2020. L’usage de ces vaccins s’est heurté à ses débuts à des difficultés de production (fabrication de milliards de doses) et de logistique liées en particulier aux contraintes de conservation de ces produits à basse (–20 0C) ou même très basse température (–80 0C) selon les cas. Ces dernières difficultés ont été levées. Nombre d’autres vaccins souvent d’emploi plus aisé, en particulier parce qu’ils peuvent être conservés à plus haute température (4 0C dans la plupart des cas), sont homologués. Avec le nombre de personnes vaccinées, les effets secondaires et les particularités des différents vaccins sont mieux définis. Limités dans la plupart des cas, ces effets ne justifient pas d’inquiétudes particulières. Certains vaccins, comme celui d’AstraZeneca et celui de Johnson & Johnson, bien qu’homologués, semblent connaître des limites dans leur utilisation (moindre efficacité possible dans certaines tranches d’âge), mais surtout des effets secondaires rares mais sérieux, comme des thromboses de grosses veines. On rapporte de rares inflammations du muscle cardiaque (myocardite et péricardite) après vaccination avec les vaccins Pfizer et Moderna. Ces accidents vaccinaux, largement médiatisés, ne doivent toutefois pas faire oublier que le bénéfice sanitaire collectif de la vaccination l’emporte très largement sur les risques : en fait, la vaccination limite fortement l’évolution des formes graves et contribue largement à la possblité de « vivre avec le virus ».
La vaccination garde une efficacité immédiate – celle qui est liée à la quantité d’anticorps dans le sang – pendant deux à six mois selon les sujets, puis décline. Afin de pallier cette diminution d’efficacité, l’injection d’une troisième dose (rappel) a été décidée en France[...]
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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