CRATÈRE (env. 370-321 av. J.-C.)
Noble macédonien qui tient une place importante près d'Alexandre lors de la conquête de l'Asie. Dans la bataille du Granique (mai ~ 334), Cratère commande, à titre de taxiarque, un régiment de fantassins macédoniens ; à Issos (~ 333) et à Gaugamèles (~ 331), il dirige l'infanterie de l'aile gauche. En dehors des grandes batailles, il est chargé à plusieurs reprises de missions de confiance ; en ~ 331, il occupe les hauteurs du pays des Ouxiens ; deux ans plus tard, il met le siège devant Cyropolis (Sogdiane) où il est blessé ; en ~ 327, il conduit une armée contre les rebelles de Paraitacène. Son audience ne cesse de s'accroître depuis le procès monté contre Philotas (fils de Parménion) en ~ 330 ; lui qui, par ailleurs, n'hésite pas à reprocher au roi d'abandonner les coutumes nationales, il joue un rôle de premier plan dans ce procès où il fait figure d'accusateur principal contre un de ses rivaux. En ~ 325, alors que Néarque commande la flotte du golfe Persique et qu'Alexandre remonte par voie de terre les côtes gédrosienne et carmanienne, Cratère reçoit le commandement du reste de l'armée qui revient par le nord (Alexandrie-Kandahar). En Carmanie, à Harmozia, il rejoint Alexandre qui, lors des noces de Suse, lui montre sa faveur en lui donnant pour femme une princesse de la lignée achéménide. Puis le roi le charge de ramener les vétérans en Macédoine, où il doit remplacer Antipater rappelé en Asie. La mort d'Alexandre (~ 323) le surprend en Cilicie. Malgré son absence des conversations de Babylone et en raison de son prestige considérable, il obtient la charge importante de gardien de la royauté d'Arrhidée. Au printemps ~ 322, il passe en Europe pour aider Antipater aux prises avec une révolte des cités grecques (guerre lamiaque) et, à l'issue de la victoire de Crannon (automne ~ 322), il épouse Phila, fille du stratège d'Europe. Alerté par Antigonos Monophtalmos, Cratère dirige avec son beau-père une expédition en Asie contre Perdiccas ; il trouve la mort au printemps ~ 321 dans une bataille livrée contre Eumène de Cardia, lieutenant de Perdiccas, en Asie Mineure.
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Écrit par
- Pierre BRIANT : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, maître assistant à l'université de Tours
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Autres références
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ALEXANDRE LE GRAND (356-323 av. J.-C.)
- Écrit par Paul GOUKOWSKY
- 6 470 mots
- 5 médias
Une fois rétabli, certain désormais que l'Indus n'était pas le Nil, Alexandre fractionna son armée. Le gros des troupes, confié à Cratèros, son meilleur général, devait regagner l'Iran par Kandahar. Lui-même, avec la flotte (commandée par Néarque) et des troupes légères, descendrait jusqu'à l'embouchure... -
ANTIPATROS ou ANTIPATER (400-319 av. J.-C.)
- Écrit par Paul GOUKOWSKY
- 863 mots
Type du « vieux serviteur fidèle », Antipatros fut sans doute celui sans qui la Macédoine n'aurait jamais accédé au rang de grande puissance, puis d'empire.
Né vers 400 avant J.-C., il fut en effet l'alter ego de Philippe II qui appréciait en lui peut-être moins le chef militaire que...