CRÉDIT
Les formes du crédit
Elles sont nombreuses, bien qu'en réduction. La Banque de France tient à jour leur description schématique dans un ouvrage qui s'intitule Les Principales Procédures de financement des besoins des entreprises et des ménages. Pour s'en tenir aux seuls financements par le crédit, l'édition d'avril 1990 énumérait vingt-six types pour les besoins d'exploitation, quarante-six pour l'investissement, la création et la transmission d'entreprises, vingt-deux pour les crédits aux particuliers.
Les crédits aux entreprises
Observons d'emblée qu'à l'intérieur des besoins d'exploitation le financement du cycle de commercialisation et celui du cycle de production ne relèvent pas toujours de techniques distinctes. Dans la vie courante de l'entreprise, ces différentes étapes se superposent fréquemment.
Il est de pratique commerciale courante qu'un fournisseur accorde à son client un délai de règlement. La formule de quatre-vingt-dix jours fin de mois est habituelle en France et des délais plus longs existent. La mobilisation des créances commerciales détenues par les fournisseurs sur leurs clients revêt donc une grande importance. L' escompte commercial est la technique la plus traditionnelle. C'est l'opération par laquelle le banquier met à la disposition d'un client le montant d'une remise d'effets sans attendre l'échéance de ceux-ci. L'escompte emporte le transfert de propriété d'un effet de commerce ; le banquier ne prête pas : il achète une créance, ordinairement à terme, et en paie le prix. C'est dans la mesure où il anticipe le règlement de la créance qu'il accorde un crédit. Cette technique de crédit reste très répandue en France, malgré une diminution de son importance relative, ainsi que dans d'autres pays méditerranéens, telles l'Italie et l'Espagne. Elle est pratiquement ignorée dans les pays anglo-saxons.
Parallèlement, les entreprises peuvent recourir à des crédits de trésorerie. Les uns sont généraux, ce sont les crédits par caisse ; même s'ils correspondent à des besoins clairement individualisés, ils peuvent être utilisés de la manière la plus souple pour régler toutes les dépenses de l'entreprise. Les autres sont spécialisés, et suivent en général des procédures particulières qui reposent sur des garanties spécifiques, d'où leur appellation de crédits garantis. Les crédits par caisse comprennent l' avance en compte courant, ou avance en compte, également appelée découvert, et le découvert mobilisable. On les nomme aussi crédits en blanc. Leur utilisation est très générale. Juridiquement, l'avance en compte ne se distingue pas d'un prêt. Dans le langage courant, ces deux opérations sont cependant nettement distinguées, en fonction des besoins des clients et des techniques employées pour les satisfaire. L'avance en compte est la forme de crédit par caisse la plus utilisée en France, où elle s'exécute par la faculté offerte au client d'avoir un compte débiteur. C'est donc une possibilité de découvert. Dans les pays anglo-saxons, au contraire, l'avance en compte est un véritable prêt, immédiatement versé en totalité au client, lequel doit normalement, compte tenu de ce crédit, conserver un solde toujours créditeur.
On appelle crédits par signature une grande diversité de concours que le banquier accorde à ses clients sans mettre de fonds à leur disposition, mais en prenant, par une signature, des engagements à leur place et en leur nom. Ils représentent des montants importants, qui, au surplus, croissent rapidement. Dans la plupart des cas, ces engagements ont pour objet de soulager la trésorerie des entreprises. Ils permettent, en effet, aux firmes qui y recourent soit d'éviter certains décaissements, soit d'étaler des[...]
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Écrit par
- Jean-Jacques BURGARD : inspecteur général des Finances, délégué général de l'Association française des banques.
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Médias
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