CRÉQUILLON ou CRECQUILLON THOMAS (mort en 1557 env.)
Musicien franco-flamand, dont l'« écriture magnifique, aisée, probe, dédaigneuse du succès, celle d'un maître » (R. Bernard), sert une œuvre abondante, encore inédite pour bien des pages. Avec celles de Nicolas Gombert et de Clemens non Papa, son œuvre semble condenser tout l'acquis de la musique de cette époque, qu'on situerait entre Janequin et Lassus. Créquillon (ou Crecquillon) fut maître de chapelle de Charles Quint à Bruxelles, à partir de 1540 environ. Il fut chanoine prébendé de multiples lieux (Namur, Termonde, Béthune, Louvain). Ses œuvres furent éditées dans toute l'Europe musicienne de ce temps (Venise, Nuremberg, Strasbourg, Paris, Lyon, Anvers, Wittenberg, Louvain). De ses seize messes, écrites en polyphonie imitative comme le reste de son œuvre, citons Mille Regrets (six voix), Toutes les nuits, Las il fauldra, Je prends en gré, Si dire je l'osaie. Créquillon a composé cent seize motets et cinq psaumes, des Lamentations (à quatre et cinq voix), à côté de cent quatre-vingt-douze chansons profanes, dont le style, plus varié et plus coloré que celui de son contemporain Clemens non Papa (par exemple, Larras-tu cela Michault ou Prenez pitié du mal que j'endure), se caractérise par une ligne mélodique pure et lumineuse, qui s'étend en longs thèmes sereins, harmonieusement ordonnés, où les voix déroulent parfois de majestueuses gammes, sautent des octaves, sans jamais céder à l'excès ni à l'enflure. Les compositions de Créquillon furent souvent transcrites ; la chansonUn gay bergier le fut plusieurs fois, notamment par Andrea Gabrieli.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
Classification