Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CRÈTE ANTIQUE

La Crète mycénienne

Sarcophage d'Haghia Triada, Crète - crédits : Ancient Art and Architecture Collection,  Bridgeman Images

Sarcophage d'Haghia Triada, Crète

Après les destructions de 1450, un seul palais existe en Crète, celui de Cnossos. Les changements que l'on constate alors, notamment dans les coutumes funéraires, apparaissent comme le signe de l'installation au pouvoir d'une dynastie mycénienne : une tombe à tholos de type mycénien est construite près de Cnossos ; l'apparition de « tombes de guerriers », définies par la présence d'un riche mobilier métallique, armes, mais aussi vases de bronze ou de métal précieux, rasoirs, miroirs, bijoux, est l'aspect le plus spectaculaire de ces changements. Amphores du style du Palais (cf. illustration), créées d'abord dans les ateliers cnossiens, épées de types nouveaux, vases de pierre et de métal, ivoires sculptés et sceaux gravés sur pierres dures attestent la persistance d'une riche civilisation palatiale à Cnossos. Dans le Palais même, partiellement détruit vers 1400, un nouveau programme de fresques (fresque de la Procession, la Parisienne) accompagne la reconstruction des zones endommagées. Le sarcophage peint découvert à Haghia Triada, qui montre avec précision les cérémonies religieuses en l'honneur du mort, appartient à cette même époque.

Vers 1375, une nouvelle destruction du palais de Cnossos met fin à l'existence en Crète d'un système palatial centralisé. Les tablettes en grec mycénien ( linéaire B) de Cnossos, qui attestent la présence d'un pouvoir mycénien en Crète, datent vraisemblablement de cette époque, plutôt que de la fin du xiiie siècle, bien que le débat sur cette question reste ouvert. En tout cas, l'absence de « tombes de guerriers » après 1375, la disparition presque complète des productions artistiques antérieures correspondent à un nouveau changement des structures administratives et sociales.

Ces événements n'entraînent pas, comme on l'a cru à l'origine, une décadence de la civilisation crétoise, qui connaît alors une période de développement démographique et de prospérité mesurée jusque vers 1200. En dehors de Cnossos, certains sites, comme ceux de Haghia Triada, de Kommos ou de Kydônia (La Canée), acquièrent une importance nouvelle. Cnossos et Kydônia entretiennent des relations commerciales avec les palais mycéniens continentaux, vers lesquels ils exportent des jarres à étrier, dont certaines portent encore des inscriptions en linéaire B. Cependant, l'influence mycénienne est de plus en plus sensible dans la céramique, où apparaissent des variantes locales. La multiplication des sanctuaires, avec leurs figurines de déesses aux bras levés, témoigne aussi d'un développement des formes locales de la religion.

Si la Crète échappe, vers 1200, aux troubles violents que connaît alors la Grèce continentale, l'abandon et le déplacement de certains sites paraissent correspondre à l'arrivée de nouveaux éléments de population ; le site de Karphi, fondé vers le milieu du xiie siècle sur un sommet escarpé en bordure du Lassithi, est le type des cités-refuges de cette période, nombreuses en Crète de l'Est. L'usage du linéaire B disparaît alors en Crète, comme en Grèce.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Crète antique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Crète antique

-2000 à -1000. Les empires du Bronze - crédits : Encyclopædia Universalis France

-2000 à -1000. Les empires du Bronze

Vase à décor marin, art minoen - crédits :  Bridgeman Images

Vase à décor marin, art minoen

Autres références

  • CAMARÈS ou KAMARÈS STYLE DE

    • Écrit par
    • 466 mots

    Vers ~ 2000, à la jonction de la période prépalatiale et de celle des premiers palais, un nouveau style de céramique apparaît en Crète : le style de Camarès. Il tire son nom de la grotte de Camarès, située à 1 520 mètres d'altitude sur le versant sud du mont Ida, au centre de la Crète, parce...

  • CNOSSOS ou KNOSSOS

    • Écrit par
    • 892 mots
    • 7 médias

    La position géographique de Cnossos, placé en éminence sur la rive gauche du fleuve Kairatos, à quatre kilomètres de la côte nord, en un point clé unissant le fertile littoral septentrional crétois à la vaste plaine de la Messara vers le sud, explique la permanence d'un habitat en ce lieu depuis...

  • CORÈ & COUROS, sculpture

    • Écrit par
    • 867 mots
    • 2 médias

    Statue féminine, la korè (plur. korai) apparaît au début de la sculpture monumentale grecque (milieu du ~ viie s.) et se maintiendra jusqu'à la fin de l'archaïsme (~ 480 env.). Ce type, dont l'origine doit être cherchée en Égypte et en Mésopotamie, demeure particulièrement constant. Il représente...

  • CYCLADES ART ET ARCHÉOLOGIE DES

    • Écrit par et
    • 4 786 mots
    • 3 médias
    La peinture murale, sans doute largement répandue, est attestée non seulement à Akrotiri, mais à Phylakopi.Elle témoigne d'une parenté évidente avec celle de Crète. Le décor s'organise en scènes miniatures ou en grands tableaux encadrés de motifs géométriques variés, et l'on y trouve des représentations...
  • Afficher les 32 références