CRÉTEIL
Créteil, chef-lieu du département du Val-de-Marne, comptait 90 590 habitants en 2012. Cette commune, bordée à l'est par la Marne, a connu deux épisodes successifs de forte croissance démographique depuis les années 1960, qui ont fait tripler sa population en trente ans.
Créteil a une origine très ancienne mais ne devient un bourg qu'à l'époque gallo-romaine. Jusqu'au second Empire, seul existe l'actuel « vieux Créteil », à savoir le village établi sur la butte du Mont-Mesly. À cette époque débute le lotissement des grands domaines établis le long de la Marne au nord et à l'est du village (quelques beaux hôtels particuliers) ; tout ce secteur a été colonisé par la vague des lotissements pavillonnaires des années 1920. Jusqu'en 1958, l'urbanisation demeure cantonnée à cette partie orientale de la commune ; le reste est occupé d'abord par des cultures maraîchères, puis par l'exploitation de gravières et sablières en eau.
La Z.U.P. du Mont-Mesly, située en bordure sud-ouest du vieux Créteil, s'inscrit dans le grand mouvement de réalisation des logements collectifs sociaux des années 1950 et 1960 : 6 500 logements sont ainsi édifiés entre 1958 et 1965, abritant au total 25 000 habitants, ce qui fait doubler la population de la commune. Ce grand ensemble, bien intégré au tissu urbain environnant, fait actuellement l’objet d’un projet de renouvellement urbain.
En 1965, Créteil accueille la préfecture du nouveau département du Val-de-Marne. C'est une consécration pour cette commune plutôt modeste et sans attrait particulier, si ce n'est la disponibilité de la plus grande partie de son territoire pour l'urbanisation (700 hectares), ce qui à l'époque était déjà exceptionnel aussi près de Paris. La même année est élu maire un homme énergique et déterminé, le général Pierre Billotte, figure de la France libre et compagnon de lutte du général de Gaulle. Ces facteurs favorables vont faire sortir la ville de son relatif anonymat.
Dans le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme de la région parisienne (1965), Créteil est promue « centre restructurateur de banlieue », ce qui signifie que la commune est vouée à recevoir des services et des activités publics et privés susceptibles de combler le grave déficit existant à cette époque dans l'ensemble de la périphérie parisienne.
La préfecture et les services préfectoraux s'implantent rapidement, ainsi que le centre hospitalier universitaire Henri Mondor qui domine le quartier de l'Échat, au nord de Créteil. Mais les impulsions décisives ont été données par l'arrivée de la ligne 8 du métro à Créteil-Préfecture en 1974 et par l'implantation de l'hypermarché Carrefour sur un site provisoire en 1968. L'ouverture du centre commercial « Créteil-Soleil » en 1974 parachève l'attractivité de Créteil sur son environnement. Il ne faut pas oublier l'université de Paris 12-Val-de-Marne (1970) et le palais de justice. La maison des arts André Malraux (1977) constitue dans le domaine culturel l'un des principaux attraits du département, avec le Centre chorégraphique national (1984). Enfin, les loisirs de plein air n'ont pas été oubliés : la base nautique du lac a été aménagée sur d'anciennes sablières.
L'urbanisation du « nouveau Créteil » s'est déroulée en deux phases : la première (7 000 logements) concerne la période 1965-1977, et couvre les quartiers de l'Échat, du palais et de la préfecture. La conception obéit aux principes fonctionnels du zonage et de la séparation des circulations automobile et piétonne (urbanisme de dalle). La seconde (3 000 logements), réalisée dans les années 1980-1990, s'étend au sud de la commune dans le secteur dit « du Port », le long du lac ; on y a pratiqué un urbanisme « postmoderne », plus traditionnel[...]
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Écrit par
- Jean STEINBERG : professeur de géographie à l'université Paris-XII
Classification
Média
Autres références
-
DUFAU PIERRE (1908-1985)
- Écrit par Roger-Henri GUERRAND
- 682 mots