CRISE DE LA ZONE EURO
À partir de 2010, la zone euro est confrontée à une crise économique liée à la dette publique des États qui la composent.
À partir de 2007, la crise des subprimes (prêts immobiliers à taux variable) contraint les principaux pays industrialisés, dont la dette publique est très importante depuis longtemps, à dépenser énormément pour sauver les banques et soutenir l'activité économique. Dans la zone euro, cette augmentation des dépenses accroît encore la dette publique. Certains pays semblent de moins en moins capables de rembourser leurs dettes, et les organismes financiers mondiaux doutent des possibilités d'intervention dont dispose la Banque centrale européenne. Le fait que, dans l'Union européenne, les décisions doivent se prendre à l'unanimité augmente leur inquiétude.
Prêter à certains États européens semble de plus en plus risqué. Or, moins un emprunteur est fiable, plus les taux d'intérêt qu'on lui réclame pour lui prêter à nouveau augmentent. Cela accroît encore ses dépenses et sa dette.
En 2010, la Grèce demande un soutien d'urgence à l'Union européenne et au Fonds monétaire international, qui lui versent des sommes très importantes. En contrepartie, ce pays s'engage dans une politique d'austérité budgétaire (réduction des dépenses de l'État, des pensions de retraite, des salaires des fonctionnaires) qui ralentit son économie.
La crise de la dette s'étend au Portugal, à l'Irlande, à l'Espagne, à l'Italie. Elle connaît un pic en 2011 et provoque plusieurs interventions inédites de la Banque centrale européenne, soucieuse notamment de préserver l'avenir de l'euro. Elle contraint les Premiers ministres grec et italien à la démission en 2011. Elle impose la mise en place de politiques d'austérité budgétaire dans les pays les plus endettés de la zone euro.
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Écrit par
- Arnaud BALVAY : docteur en histoire
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