- 1. À l'origine des crises, un petit nombre de mécanismes
- 2. L'ampleur des crises : le rôle décisif du système bancaire et de la dette
- 3. La crise des dettes souveraines dans la zone euro
- 4. Les innovations au centre des crises
- 5. Le rôle stratégique des politiques économiques
- 6. Le recours à des politiques interventionnistes à rebours de l’orthodoxie néolibérale
- 7. Le retour du piège de la dette publique
- 8. La mondialisation du xxie siècle, source d’instabilité économique
- 9. Bibliographie
CRISES ÉCONOMIQUES AU TOURNANT DU XXIe SIÈCLE
Le recours à des politiques interventionnistes à rebours de l’orthodoxie néolibérale
Les crises successives – financière, sanitaire, climatique et géopolitique – qui ont marqué le premier quart du xxie siècle ont conduit les autorités publiques à rompre avec le dogme néolibéral pour mener des politiques interventionnistes. Ainsi, lorsque la cohésion de la zone euro a été menacée par la crise financière de 2007, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), a été amené à affirmer que tout serait mis en œuvre pour sauver la monnaie européenne : c’est le fameux « whateverittakes » prononcé le 26 juillet 2012. À partir de ce moment, la BCE s’est engagée, à l’instar des autres grandes banques centrales, dans une politique monétaire dite « non conventionnelle » consistant à baisser ses taux d’intérêt directeurs au niveau zéro et à acheter sur les marchés financiers des quantités importantes (80 milliards d’euros par mois) de titres de dette privée et publique.
La crise sanitaire, causée par la propagation du virus SARS-CoV-2 à partir de février 2020, a contraint les gouvernements européens à engager des dépenses importantes et imprévues pour éviter l’effondrement des économies partiellement paralysées par la pandémie de Covid-19. En France, le « quoi qu’il en coûte » du président Emmanuel Macron (12 mars 2020) a fait écho au « whateverittakes » de Mario Draghi. Le plan de relance européen « Next Generation EU » de 750 milliards d’euros, adopté en juillet 2020, et financé par un endettement commun des vingt-sept pays de l’Union européenne, répond également à cet objectif d’atténuation des effets dépressifs de la crise sanitaire sur les économies européennes.
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Écrit par
- Dominique PLIHON : professeur émérite d'économie, université Sorbonne Paris nord
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Médias