CRISES FINANCIÈRES Krachs boursiers
Les crises boursières historiques
L' histoire des bulles et de leur effondrement est aussi ancienne que celle des marchés financiers. Citons, parmi les plus notables : l'euphorie spéculative sur les bulbes de tulipes en Hollande à partir de 1634 puis l'effondrement des cours en 1637 ; les crises à quelques mois d'intervalle en 1720 sur le cours des titres de la Compagnie d'Orient en France et sur le cours de la South Sea Company en Angleterre ; au xixe siècle, les crises liées aux investissements dans les infrastructures (routes, canaux, chemins de fer) aux États-Unis ; les krachs d'octobre 1929, d'octobre 1987, le e-krach de septembre 2000 et enfin le krach de 2008 consécutif à l’effondrement de la bulle immobilière qui a affecté le secteur bancaire à l’échelle mondiale. Mais toutes les variations brutales et de grande ampleur des cours ne sont pas liées à des bulles spéculatives, comme lors de l'hyperinflation en Allemagne de 1920 à 1923, ou lors des chocs pétroliers, de la montée de l'inflation et de la dégradation de l'activité économique dans les pays avancés à partir de 1973.
Depuis 1900, les États-Unis ont connu quinze crises boursières . Les deux crises les plus spectaculaires restent celle de 1929, où le Dow Jones perd 23,05 p. 100 les 28 et 29 octobre, et celle de 1987 où cet indice perd 22,61 p. 100 le 19 octobre. Les autres crises connues aux États-Unis n'ont pas été caractérisées par des chutes aussi importantes dans un délai aussi court (un ou deux jours). Ces deux crises emblématiques sont cependant différentes dans leur forme. Lors de la crise de 1929, l'indice Standard & Poor's 500 baisse de 84,76 p. 100 en trente-trois mois. L'indice mettra vingt-cinq ans pour retrouver le niveau qu'il avait atteint à la veille du krach, ce qui signifie que les investisseurs de l'époque ont mis vingt-cinq ans pour retrouver la valeur de leur portefeuille (du moins, pour ceux qui avaient acheté au plus haut en septembre 1929). La crise de 1929 est, en termes d'amplitude, la plus grave qu'aient connue les États-Unis au cours du xxe siècle. La crise de 1987 est beaucoup plus courte puisque les cours baissent de 26,84 p. 100 en quatre mois. Le niveau des cours constaté la veille du krach sera de nouveau atteint vingt-trois mois plus tard.
La deuxième plus importante crise débute en mars 1937 et durera neuf ans et deux mois, avec une baisse de l'indice Standard & Poor's 500 de 45,39 p. 100 en quatorze mois. La troisième commence en novembre 1916, s'achève huit ans et deux mois plus tard avec une baisse de 43,40 p. 100 en treize mois. La quatrième débute en janvier 1973, s'achève sept ans et six mois plus tard avec une baisse de 43,35 p. 100 en vingt-trois mois. La cinquième crise en termes d’amplitude, qui débute en août 2000 avec une baisse de 42,51 p. 100 en vingt-six mois, apparaît aux États-Unis relativement peu rapide comparée aux précédentes et le plus important repli sur une journée n’y dépasse pas 4,65 p. 100. C'est pourquoi certains commentateurs l'ont intitulée « krach rampant » ou « krach lent ». Elle touche plus gravement les sociétés des technologies de l'information et des télécommunications représentées par l'indice Nasdaq qui chute de 74,15 p. 100 en trente et un mois. Enfin, la crise dite des subprimes consécutive au krach immobilier aux États-Unis a entraîné un effondrement de l'indice Standard & Poor's 500 de 55 p. 100, devenant ainsi la deuxième crise en termes d’amplitude après celle de 1929 et devant celle de 1937.
La France, depuis 1926, a connu onze crises boursières majeures . La plus importante fut également celle de 1929 avec une chute de 75 p. 100 en sept ans et six mois . La deuxième est celle qui débute en septembre 2000 avec une chute de 65,29 p. 100[...]
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Écrit par
- Christophe BOUCHER : professeur à l'université de Lorraine
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