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CROATIE

Nom officiel

République de Croatie (HR)

    Chef de l'État

    Zoran Milanović (depuis le 18 février 2020)

      Chef du gouvernement

      Andrej Plenković (depuis le 19 octobre 2016)

        Capitale

        Zagreb

          Langue officielle

          Croate

            Unité monétaire

            Euro (EUR)

              Population (estim.) 3 696 000 (2024)
                Superficie 56 594 km²

                  Histoire

                  La naissance de la Croatie

                  À l'origine, cette région est peuplée d'Illyriens et de Celtes pannoniens. En 35 avant J.-C., Rome l'englobe dans sa province de Pannonie. En 493, elle appartient à l'empire de Théodoric puis à celui de Justinien. Au vie siècle, les Avars font leur apparition. Un siècle plus tard, des tribus slaves croates venues d'Ukraine pénètrent dans le nord-ouest de l'Illyrie, entre Drave, Save et Adriatique. Ces tribus, organisées en grandes communautés agraires, sont vassales des Avars puis des Francs (806) et des Byzantins (877). Mais l'influence de Byzance n'est réelle que dans les villes côtières de Dubrovnik ( Raguse), Split (Spalato) et Zadar (Zara) jusqu'au milieu du xie siècle. Christianisés au ixe siècle par les Carolingiens, les Croates se tournent vers Rome et non vers Constantinople comme les autres Slaves du Sud, d'où cette spécificité croate liée à l'aire latine occidentale et catholique. Contrairement aux Serbes et aux Bulgares, les Croates n'ont été qu'effleurés par les influences byzantines et ottomanes.

                  En 880, ils fondent un duché qui devient un royaume indépendant en 925, sous le règne de Tomislav qui se proclame Rex Croatorum. La grande Croatie médiévale durera deux siècles (xe-xie s.). Tomislav Ier s'allie à Byzance contre les Bulgares et agrandit ainsi son royaume. Le roi Drtzislav (969-997) continue la lutte contre les Bulgares, mais Kressimir III (1000-1030) est toujours vassal de Byzance. Son successeur Kressimir IV se rapproche de Rome et de Venise, devenant roi de Croatie et de Dalmatie. En 1076, Dimitar Zvonimir est couronné à Split par un légat du pape. À sa mort, l'anarchie règne dans le royaume, et Ladislas Ier de Hongrie pénètre en Croatie en 1091. En 1102, Kalman de Hongrie est couronné roi de Croatie, et Venise s'empare de la Dalmatie. La domination hongroise durera presque sans interruption jusqu'en 1918. L'influence orthodoxe (alphabet cyrillique, architecture byzantine et liturgie) est combattue et remplacée par l'activité missionnaire des bénédictins, franciscains et dominicains. Au niveau politique, un ban croate résidant à Zagreb, vassal de Budapest, représente le pouvoir royal. À la suite de la défaite des Hongrois face aux Turcs à Mohacs en 1526, la Croatie est démembrée. Le Sud devient ottoman jusqu'en 1699 (traité de Karlowitz), Venise conserve le Nord et la Dalmatie. Dubrovnik est une république indépendante. Le reste devient terre des Habsbourg. Au xviiie siècle, l'emprise catholique se renforce et des adeptes de la religion réformée ne peuvent s'implanter. Sous l'influence des jésuites, la langue populaire croate et les traditions slaves se développent.

                  La Croatie contemporaine

                  C'est Napoléon qui va mettre fin provisoirement à cet équilibre. Après avoir défait Venise et l'Autriche, il crée les provinces illyriennes rattachées à l'Empire de 1809 à 1813. La Slovénie, la Dalmatie et une grande partie de la Croatie y sont englobées. Les Français abolissent la féodalité et introduisent le Code civil. Les ferments du nationalisme croate vont commencer à germer. La première personnalité appartenant à ce courant est Ludevic Gaj (1809-1872). Apôtre de l'illyrisme, il souhaite rassembler tous les Slaves du sud de l'empire habsbourgeois. Dès 1835, il publie la Gazette illyrienne et réforme l'orthographe croate pour la rapprocher du serbe. Mais c'est sans conteste la révolution de 1848 en Europe qui est le détonateur du mouvement croate. Sous domination hongroise, les Croates préfèrent se rapprocher de Vienne. Le ban Josip Jelachitch, la population croate et serbe de Voïvodine refusent de s'allier à la sécession hongroise. De 1849 à 1867, la Croatie est directement annexée à l'Autriche. Mais le compromis austro-hongrois créant la double[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur en géographie
                  • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée
                  • : professeur de littérature croate moderne à la faculté des lettres de Zagreb, directeur de Croatica, revue pour l'histoire de la littérature croate
                  • : master de science (sciences humaines et philologie) à l'université de Zagreb (Croatie), lecteur de serbo-croate à l'université Paris-IV-Sorbonne
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Croatie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Croatie : carte physique

                  Croatie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Croatie : drapeau

                  Dubrovnik (Croatie) - crédits : Alan Klehr/ Getty Images

                  Dubrovnik (Croatie)

                  Autres références

                  • CROATIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AUTRICHE

                    • Écrit par , , , , , et
                    • 34 125 mots
                    • 21 médias
                    ...Babel. Le hongrois, à partir du xvie siècle, se substitue progressivement, à l'intérieur du royaume, au latin comme langue administrative, mais, en Croatie, différents dialectes serbo-croates se haussent également au rang de langue de culture. Les villes royales et les Saxons de Transylvanie parlent...
                  • BALKANS ou PÉNINSULE BALKANIQUE

                    • Écrit par et
                    • 7 514 mots
                    • 1 média
                    ...Rhodope. Il faut encore mentionner l'influence italienne, sensible dans l'architecture des villes de la Dalmatie, longtemps dominée par Venise, et l'influence germanique, considérable dans les régions ayant longtemps appartenu à l'Autriche-Hongrie : la Slovénie, laCroatie, la Voïvodine.
                  • DÉMOCRATIES POPULAIRES

                    • Écrit par et
                    • 8 472 mots
                    • 10 médias
                    ...nationalisme serbe, le poids des anciennes solidarités historiques et économiques avec les pays voisins, tout concourt à faire éclater la Yougoslavie en 1991. La Croatie et la Slovénie proclament unilatéralement leur indépendance, mais la Serbie veut sauvegarder les intérêts des minorités serbes dans ces...
                  • ÉCLATEMENT DE LA YOUGOSLAVIE - (repères chronologiques)

                    • Écrit par
                    • 883 mots

                    4 mai 1980 Mort du maréchal Tito, président de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, après trente-cinq ans de pouvoir sans partage.

                    1981 Le soulèvement des Albanais du Kosovo, qui réclament un statut de République, est violemment réprimé par Belgrade.

                    1987 Slobodan Milošević...

                  • Afficher les 23 références