Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CROATIE

Nom officiel

République de Croatie (HR)

    Chef de l'État

    Zoran Milanović (depuis le 18 février 2020)

      Chef du gouvernement

      Andrej Plenković (depuis le 19 octobre 2016)

        Capitale

        Zagreb

          Langue officielle

          Croate

            Unité monétaire

            Euro (EUR)

              Population (estim.) 3 696 000 (2024)
                Superficie 56 594 km²

                  Littérature

                  La littérature croate est une littérature slave dont la naissance remonte à l'époque où tous les Slaves – y compris la branche dite du Sud à laquelle se rattachent les Croates –, devenus chrétiens, furent dotés de ce qui constitue le fondement de toute culture, notamment littéraire : une écriture et une langue codifiée.

                  Venus des plaines de Pologne et de Biélorussie entre le vie et le viie siècle, les tribus croates avaient percé jusqu'aux vieilles cités latines de l'Adriatique et cherché tout aussitôt à s'approprier la civilisation des premiers occupants, en adoptant une religion monothéiste et en créant les possibilités d'une communication linguistique sur un territoire dont les frontières, vue l'inexistence des États, restaient d'une extrême mobilité. Ils bénéficièrent du génie linguistique des frères Cyrille et Méthode, inventeurs de la première écriture slave, le glagolitique, et codificateurs d'une langue littéraire idéale, le vieux slave, ou slavon, dans laquelle fut traduite l'Écriture sainte. Tout naturellement, cette langue avait été construite sur la base des parlers slaves de Salonique, pays d'origine de Cyrille et Méthode. À mesure qu'elle rayonnait loin de son point de départ, cette langue s'enrichissait des apports de chacune des tribus qui l'utilisaient. Ainsi en fut-il des Croates. On vit apparaître un type à part de glagolitique croate, et un type de langue fortement influencé par les parlers locaux. Le glagolitique était utilisé non seulement dans la liturgie mais pour le service public, témoin la fameuse pierre de Baška (Baščanska ploča), premier document civil écrit en vieux slave, de rédaction croate et datant du xie siècle.

                  Le développement de la littérature croate fut très vite entravé par un événement historique d'une importance considérable : la fin, en 1102, de l'État croate indépendant et l'entrée de la Croatie dans l'« Union personnelle » avec les Hongrois, qui devait durer jusqu'à la chute de l'Autriche-Hongrie en 1918.

                  La perte de l'indépendance eut d'abord pour effet de renforcer les dialectes tout en favorisant la confusion des écritures et l'influence des impérialismes culturels étrangers. Cependant, au fil des ans se dessinèrent les frontières de régions présentant un certain degré d'unité linguistique : Dalmatie du Nord, Istrie, Lika (écriture glagolitique tchakavienne) ; Dalmatie (écriture latine tchakavienne) ; Croatie du Nord (kaïkavien, avec influence du hongrois). Les textes circulent librement entre ces trois territoires. Le public raffole des textes sacrés apocryphes (traductions de la Vie d'Adam, de l'Évangile de Nicodème, des Actes des apôtres), de la vie des saints – notamment de saint Jérôme, présumé croate et inventeur du glagolitique –, ou de celle de la Vierge. Parmi les œuvres profanes, il faut signaler comme particulièrement populaires un Roman de Troie (Rumanac trojski, traduit de l'italien vers 1300) et une Alexandride (Aleksandrida) qui constitue le plus beau texte de la littérature médiévale des Slaves du Sud.

                  Aux avant-postes

                  Mais l'art littéraire fait vraiment son apparition avec l'œuvre de Marko Marulić (1450-1524). Latiniste réputé (notamment pour une épopée, Davidias, dont la publication ne date que d'une époque récente), auteur d'ouvrages de morale abondamment publiés à l'étranger, Marulić est le premier écrivain croate d'audience internationale. De son œuvre en langue croate, on retient essentiellement Judith (Judita), épopée écrite en 1501 et qui fera l'objet de trois éditions successives. Inspirée directement d'un épisode de l'histoire croate, la défaite des armées turques sous les murs de Split, ville natale de l'auteur, Judith se présente[...]

                  La suite de cet article est accessible aux abonnés

                  • Des contenus variés, complets et fiables
                  • Accessible sur tous les écrans
                  • Pas de publicité

                  Découvrez nos offres

                  Déjà abonné ? Se connecter

                  Écrit par

                  • : docteur en géographie
                  • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée
                  • : professeur de littérature croate moderne à la faculté des lettres de Zagreb, directeur de Croatica, revue pour l'histoire de la littérature croate
                  • : master de science (sciences humaines et philologie) à l'université de Zagreb (Croatie), lecteur de serbo-croate à l'université Paris-IV-Sorbonne
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Croatie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Croatie : carte physique

                  Croatie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Croatie : drapeau

                  Dubrovnik (Croatie) - crédits : Alan Klehr/ Getty Images

                  Dubrovnik (Croatie)

                  Autres références

                  • CROATIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AUTRICHE

                    • Écrit par , , , , , et
                    • 34 125 mots
                    • 21 médias
                    ...Babel. Le hongrois, à partir du xvie siècle, se substitue progressivement, à l'intérieur du royaume, au latin comme langue administrative, mais, en Croatie, différents dialectes serbo-croates se haussent également au rang de langue de culture. Les villes royales et les Saxons de Transylvanie parlent...
                  • BALKANS ou PÉNINSULE BALKANIQUE

                    • Écrit par et
                    • 7 514 mots
                    • 1 média
                    ...Rhodope. Il faut encore mentionner l'influence italienne, sensible dans l'architecture des villes de la Dalmatie, longtemps dominée par Venise, et l'influence germanique, considérable dans les régions ayant longtemps appartenu à l'Autriche-Hongrie : la Slovénie, laCroatie, la Voïvodine.
                  • DÉMOCRATIES POPULAIRES

                    • Écrit par et
                    • 8 472 mots
                    • 10 médias
                    ...nationalisme serbe, le poids des anciennes solidarités historiques et économiques avec les pays voisins, tout concourt à faire éclater la Yougoslavie en 1991. La Croatie et la Slovénie proclament unilatéralement leur indépendance, mais la Serbie veut sauvegarder les intérêts des minorités serbes dans ces...
                  • ÉCLATEMENT DE LA YOUGOSLAVIE - (repères chronologiques)

                    • Écrit par
                    • 883 mots

                    4 mai 1980 Mort du maréchal Tito, président de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, après trente-cinq ans de pouvoir sans partage.

                    1981 Le soulèvement des Albanais du Kosovo, qui réclament un statut de République, est violemment réprimé par Belgrade.

                    1987 Slobodan Milošević...

                  • Afficher les 23 références