- 1. Les origines de l'idée de croisade
- 2. Le déroulement des croisades en Terre sainte
- 3. Signification religieuse des croisades
- 4. L'organisation des croisades
- 5. Les croisades non destinées à la Terre sainte
- 6. La survie des croisades contre l'Islam
- 7. Les conséquences des croisades
- 8. Bibliographie
CROISADES
Expéditions militaires organisées par l' Église pour la délivrance de la Terre sainte, les croisades trouvent leur origine lointaine dans les prescriptions ecclésiastiques du ixe siècle qui sanctifiaient le combat contre les infidèles pour la défense des chrétiens opprimés.
La lutte qui, de 1096 à 1291, opposa les croisés aux musulmans constitue une des grandes pages de l'histoire de l'humanité : au début, des foules de pèlerins, armés de leur seule foi, se font massacrer. La chevalerie occidentale, qui a pris le temps de s'organiser, leur succède et s'empare de la Palestine. Mais à peine installés, les seigneurs qui ont transposé sur les rives de la mer Morte les structures féodales de l'Europe occidentale, doivent défendre leur conquête contre le retour offensif de l' Islam. Pendant deux siècles, la Chrétienté tentera de leur envoyer périodiquement des renforts qui, souvent, se feront attendre. Aussi, peu à peu, les chrétiens d' Orient et les musulmans, cohabitant sur les mêmes terres, apprendront à se mieux connaître : la diplomatie souvent se substituera à la guerre.
Les Latins finiront cependant par être expulsés du Levant ; mais l'esprit des croisades survivra à la perte de la Terre sainte : par tout un système d'indulgences, de protection juridique et de secours financier, la papauté animera la lutte contre les Turcs, contre les Mongols de Tamerlan, contre les païens des pays baltes, mais aussi – à l'intérieur des frontières de la Chrétienté – contre les hérétiques cathares et hussites, et même contre les empereurs Hohenstaufen, qui contestaient l'hégémonie de Rome. Les croisades constituèrent ainsi une tentative pour soumettre l'Europe à un gouvernement théocratique : grâce à elles, les papes parvinrent souvent à imposer la paix entre les princes chrétiens, et ils mirent en place un système fiscal dont le caractère abusif devait, plus tard, provoquer de vives réactions.
Les origines de l'idée de croisade
Il est possible que les circonstances économiques (on a parlé de la surpopulation de l'Occident), politiques ou psychologiques aient contribué au déclenchement des croisades. Mais, depuis le ixe siècle, la défense des chrétiens menacés par les infidèles était considérée comme une œuvre salutaire : le pape Jean VIII avait accordé l'absolution aux guerriers qui mouraient en défendant les chrétiens contre les Sarrasins en Italie. En 1063, Alexandre II renouvela cette disposition en faveur de ceux qui combattaient en Espagne. Et le « mouvement de paix » du xie siècle érigea en devoir pour les membres de la chevalerie la défense du peuple chrétien contre ses oppresseurs. Or, à la suite de la défaite de Mantzikert, infligée par les Turcs seldjoukides aux Byzantins en 1071, l'Asie Mineure avait été envahie par les musulmans ; le pape Grégoire VII reçut des appels à l'aide de la part des Grecs et des Arméniens. En 1074, il tenta d'organiser une expédition de secours en convoquant les vassaux du Saint-Siège ; il envisageait de se joindre à l'expédition qui devait s'achever par un pèlerinage au Saint-Sépulcre. Le projet échoua.
Urbain II le reprit en 1095. Sans doute (la question reste controversée) avait-il reçu des appels à l'aide de l'empereur Alexis Comnène, qui souhaitait recevoir des renforts d'Occident et négociait avec le pape la fin du schisme qui séparait Rome de Constantinople. En tout cas, au concile de Clermont, le pape invita la chrétienté occidentale à se porter au secours des chrétiens d'Orient persécutés par les envahisseurs turcs. Il fit certainement aussi allusion à l'occupation des Lieux saints par les musulmans, en demandant aux Occidentaux de libérer ceux-ci. Et il accorda aux participants une indulgence plénière : le voyage de Jérusalem (iter hierosolymitanum[...]
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Écrit par
- Jean RICHARD : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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