- 1. Les origines de l'idée de croisade
- 2. Le déroulement des croisades en Terre sainte
- 3. Signification religieuse des croisades
- 4. L'organisation des croisades
- 5. Les croisades non destinées à la Terre sainte
- 6. La survie des croisades contre l'Islam
- 7. Les conséquences des croisades
- 8. Bibliographie
CROISADES
Les conséquences des croisades
Les résultats des croisades n'ont pas été négligeables. La première croisade a donné naissance aux États latins d'Orient qui ont vécu presque deux siècles sur la rive d'Asie, grâce aux croisades qui se sont succédé à un rythme très inégal jusqu'en 1272 et même en 1291. Le royaume de Chypre est né de la troisième croisade ; l'Empire latin de Constantinople, de la quatrième. Et ces États latins d'Orient ont représenté une formation politique originale. Le royaume de Jérusalem, en assurant la sécurité des pèlerinages et la protection des chrétiens orientaux libérés de la domination musulmane, répondait assez bien au but proposé par Urbain II, bien que rien ne permette de dire si le pape et les croisés avaient alors envisagé un établissement permanent. Mais le maintien de cet établissement avait exigé, de la part de l'Occident, un effort soutenu.
Conséquences économiques
C'est dans le cadre de ces États latins surtout que s'est opérée la découverte d'un monde jusqu'alors assez peu familier aux Occidentaux. Les contacts de civilisations auxquels les croisades ont donné lieu ont pris des formes diverses et sans doute la pensée gréco-arabe a-t-elle davantage pénétré en Occident par la voie de l'Espagne que par celle de l'Orient. Mais il reste que, par cette dernière voie, des emprunts non négligeables ont été faits par l'Occident à l'Orient, et que d'autres ont peut-être aussi eu lieu en sens contraire, bien que dans une moindre mesure.
L'économie méditerranéenne n'a pas été bouleversée par les croisades : les grands courants du commerce mondial se dessinaient déjà auparavant. Mais les croisades les ont transformés : à côté de Constantinople et d'Alexandrie, les échanges entre marchands orientaux et occidentaux se sont situés aussi dans les ports syriens, libanais ou palestiniens, voire chypriotes et arméniens. En effet, le transport des pèlerins, du ravitaillement, des secours envoyés d'Occident a amené les républiques marchandes à fréquenter ces ports et à y rechercher le fret de retour. Les marchands ont fini par s'enfoncer plus avant en Asie, jusqu'en Inde et en Chine.
Conséquences politico-religieuses
Des missionnaires furent envoyés en Asie ; les Latins avaient, en effet, pris contact dès leur arrivée avec les Églises orientales, et recherché une union plus intime avec ces dernières. Si la prédication de la foi chrétienne aux musulmans soumis resta toujours assez discrète, les négociations en vue de l'union des Églises prirent beaucoup d'importance et les missionnaires, surtout à partir de l'apparition des Mongols que l'on chercha à convertir, s'enfoncèrent eux aussi très loin en Asie. Au xive siècle, cette pénétration religieuse aboutit à la fondation de chrétientés de rite latin dans les contrées les plus éloignées. Et il est inutile de dire ce que ces missionnaires apportèrent à la connaissance du monde.
Toutefois, pour l'Occident lui-même, les croisades ont eu des conséquences d'un autre ordre. Elles apparaissent comme le prolongement du mouvement de paix, sous la forme envisagée au temps de la réforme grégorienne. De même que la pacification de l'Occident incombe à la chevalerie animée par l'Église, ces mêmes chevaliers sont appelés par l'Église à assurer la paix aux chrétiens d'Orient ; la croisade se double d'un effort pour réaliser la paix entre les princes et les barons chrétiens : la papauté a été amenée à jouer un rôle capital dans l'organisation de cette pacification, comme en vue de la croisade : les croisades ont été l'un des facteurs qui ont favorisé l'élaboration et la mise en œuvre de la doctrine théocratique.
La nécessité de financer les croisades a conduit la papauté[...]
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Écrit par
- Jean RICHARD : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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