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CRUCIFÈRES

Systématique

Les Crucifères constituent soit un ordre (d'après Hutchinson), soit une famille dans l'ordre des Rhœadales (d'après Emberger).

Principales tribus

Très schématiquement, on peut diviser les Crucifères en deux groupes : celles qui ont des siliques et celles qui ont des silicules ; mais en fait la séparation n'est pas toujours aussi nette : siliques et silicules peuvent s'observer dans un même genre ou dans des genres voisins par d'autres caractéristiques. Il ne suffit donc pas d'un seul caractère pour fonder une systématique. Pour déterminer une Crucifère, on fait encore appel à la couleur et à la taille des fleurs, à la forme et à la disposition des feuilles, à la présence de poils étoilés ou simples, au plus ou moins grand développement du système nectarifère, à l'aspect des embryons... Le choix et la hiérarchisation des caractères peuvent varier selon les auteurs, ce qui explique les différences dans le nombre et le fractionnement des tribus ; ainsi, il peut y avoir de dix à vingt tribus d'importance variable ; on en reconnaît généralement quatre principales :

– Brassicées. Cotylédons pliés dans la graine. Siliques complexes (avec un bec) et silicules indéhiscentes plus ou moins ouvragées.

– Arabidées. Cotylédons plats. Système nectarifère régulier et assez complet. Siliques peu différenciées et silicules spécialisées.

– Alyssées. Cotylédons plats. Système nectarifère réduit, souvent zygomorphe. Siliques et surtout silicules globuleuses ou à valves plates.

– Lépidiées. Cotylédons plats. Système nectarifère réduit, souvent zygomorphe. Silicules à valves creuses et parfois plus ou moins globuleuses.

Tribus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Tribus

Si l'on envisage ces tribus, non plus d'une manière purement descriptive et statique mais dans une perspective évolutionniste, les Arabidées semblent les plus proches de ce qu'on pense être le type primitif en raison de leur système nectarifère assez complet et de leurs siliques. Par l'existence d'intermédiaires, les trois autres tribus s'y rattacheraient plus ou moins étroitement ; les Alyssées ont un système nectarifère réduit, des siliques peu différenciées ou des silicules. Les Brassicées, avec un appareil nectarifère très réduit, ont réalisé, dans le type silique, une grande complexité. Enfin, les Lépidiées ont elles aussi des nectaires plus ou moins développés, mais sont caractérisées par des silicules très variées, plates, aux valves souvent très creuses.

Autres tribus et répartition géographique

Crucifères : Répartition géographique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Crucifères : Répartition géographique

Ces quatre tribus ont des représentants dans la plupart des régions du globe, même si leur répartition est assez inégale. Mais il existe d'autres tribus beaucoup plus limitées en espèces et strictement localisées à certains pays : on les dit endémiques. L'une des tribus les plus typiques est celle des Pringlées, représentée par un seul genre et une seule espèce, le Pringlea antiscorbutica, spécial aux Kerguelen et à quelques îles de l'océan Antarctique ; le « chou-des-Kerguelen » forme d'épaisses rosettes de feuilles ; les fortes hampes florales portent de petites fleurs serrées. La pollinisation s'effectue par le vent (anémophilie).

Le continent américain, surtout la partie ouest, possède bon nombre de Crucifères endémiques : les Schizopétalées (ainsi nommées en raison des pétales profondément découpés en lanières) n'ont que trois genres localisés à la Californie, le Mexique et le Chili. Les Streptanthées se situent sur la côte ouest des États-Unis, tandis que les Romanschultziées (un seul genre) n'existent qu'en Amérique tropicale. Les Crémolobées, aux silicules très ouvragées, ne poussent que dans les montagnes sud-américaines (Chili, Argentine, Patagonie, Équateur).

La tribu des Héliophilées (quatre genres avec des siliques originales) et celle des[...]

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Moutarde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Moutarde

Chou-fleur - crédits : De Agostini/ Getty Images

Chou-fleur

Siliques et silicules - crédits : Encyclopædia Universalis France

Siliques et silicules

Autres références

  • COLZA

    • Écrit par
    • 4 235 mots
    • 9 médias
    ...printemps grâce à ses grappes de fleurs de couleur jaune vif, le colza (Brassica napus L.) appartient à la famille des Brassicacées, famille jadis appelée Crucifères(la corolle des fleurs de colza étant constituée de quatre pétales disposés en croix). Le mot colza provient du néerlandais koolzaad signifiant...
  • PASTEL, botanique

    • Écrit par
    • 159 mots

    La guède, ou pastel, est une plante tinctoriale (Isatis tinctoria L.) dont les feuilles, par fermentation, abandonnent une couleur bleue voisine de l'indigo. L'usage du pastel était déjà connu en Mésopotamie, en Égypte pharaonique et dans le monde gréco-romain.

    Cité sous le nom de...

  • RHŒADALES

    • Écrit par
    • 2 034 mots
    • 3 médias
    Les fruits secs sont des capsules ( Résédacées, Papavéracées), des siliques ou des silicules (Crucifères, certaines Capparidacées et Papavéracées) ; ce sont rarement des fruits charnus (baies du câprier ou drupes). Les graines exalbuminées, la présence de cellules à myrosine et à sénevols...
  • SÉNEVOL

    • Écrit par
    • 55 mots

    Essence sulfurée, en général volatile et à action piquante sur les muqueuses, qui se trouve libérée par l'hydrolyse d'un des hétérosides soufrés existant chez les crucifères (sinigroside de la moutarde) et les familles voisines (capparidacées : câprier), dans toute la plante et...