CRUSTACÉS
Morphologie externe de la langoustine
La langoustine, Nephrops norvegicus, est commune dans les mers européennes où on la pêche en abondance sur les fonds vaseux (surtout entre 100 et 200 mètres de profondeur) ; on la trouve sur tous les marchés, si bien qu'on a fréquemment l'occasion de l'observer.
La région antérieure est formée par la fusion partielle du céphalon et des huit segments du thorax, l'ensemble étant protégé dorsalement et latéralement par une carapace céphalothoracique pourvue d'un rostre épineux.
L'abdomen est constitué par six segments articulés après lesquels vient le telson, terminal.
Les appendices sont bien visibles en vue ventrale, bien que ceux de la région buccale soient d'observation plus difficile, car ils s'insèrent très près les uns des autres et se superposent comme les feuillets d'un livre.
Les antennules (A 1), placées en dessous des yeux, sont formées d'un pédoncule de trois articles surmonté de deux flagelles multiarticulés : on considère en général que cet aspect bifurqué ne correspond pas à la structure biramée fondamentale, aucun des deux flagelles ne pouvant être assimilé à un exopodite.
Les antennes (A 2), très écartées, comprennent un pédoncule de cinq articles et un fouet multiarticulé. Sur la coxa s'ouvre la glande antennaire, alors que, sur le basis, s'insère latéralement une large écaille représentant l'exopodite.
À ces deux paires d'appendices sensoriels succèdent les six paires qui constituent l'appareil buccal. Les trois premières sont proprement céphaliques ; ce sont, au niveau de la bouche, les mandibules (Md), pièces robustes essentiellement masticatrices, puis les maxillules (Mx 1), en grande partie formées par les endites du protopodite, les maxilles (Mx 2), très particulières par suite du développement de l'exopodite en scaphognathite.
Les trois paires suivantes, d'origine thoracique, se réduisent dans leur région masticatrice et leur aspect pédiforme s'accentue au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la bouche. Ce sont les maxillipèdes (Pmx 1, Pmx 2, Pmx 3). Le troisième maxillipède présente, comme nous l'avons indiqué plus haut, une structure biramée typique et un épipodite transformé en branchie : il assure ainsi à la fois des fonctions masticatrices, tactiles, respiratoires, et sans doute préhensiles et locomotrices par son endopodite pédiforme.
Les pattes thoraciques proprement dites, ou péréiopodes, sont au nombre de cinq paires (P 1 à P 5). Elles sont formées de sept articles correspondant au protopodite et à l'endopodite des troisièmes maxillipèdes, le basis et l'ischion étant cependant soudés. L'exopodite manque. Les chélipèdes (P 1), qui servent à la préhension, sont en même temps des armes défensives et offensives. Les deux fortes pinces, chacune formée par une différenciation du propode et du dactyle, sont dissymétriques et ont une spécialisation différente. La pince broyeuse – tantôt la droite, tantôt la gauche – est un peu plus volumineuse, ses mors sont armés de fortes dents arrondies, irrégulières, peu nombreuses, alors que la pince coupante est plus finement denticulée. Les deux péréiopodes suivants sont encore pourvus d'une pince terminale, mais beaucoup plus petite, alors que les deux derniers ont un dactyle inséré à l'extrémité d'un propode allongé.
Les orifices génitaux des mâles se trouvent à la base des dernières pattes thoraciques, ceux de la femelle sur la troisième paire.
Les six segments de l'abdomen portent une paire d'appendices (pléopodes) dont chacun comprend typiquement un article basilaire et deux rames foliacées. En fait, les paires antérieures présentent des différenciations d'ordre sexuel. Chez le mâle, le premier pléopode (pl 1) est grêle, rigide, pointu, avec une sorte de gouttière[...]
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Écrit par
- Jacques FOREST : professeur émérite, Institut océanographique
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