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CRUSTACÉS

Reproduction

Si, chez les crustacés, les sexes sont en général séparés, des conditions de vie spéciales ont, dans certains groupes, entraîné l'hermaphrodisme. C'est le cas pour la majorité des cirripèdes, animaux fixés, chez lesquels testicules et ovaires sont fonctionnels simultanément, alors que l'hermaphrodisme est successif, surtout protandrique, chez plusieurs genres d'isopodes parasites et chez diverses espèces dans différents groupes.

L'appareil génital, qu'il soit mâle ou femelle, est essentiellement constitué par deux gonades, souvent partiellement ou complètement fusionnées, qui s'étendent de part et d'autre du tube digestif, et par une paire de canaux efférents qui s'ouvrent à l'extérieur. Les orifices génitaux ont une position très variable, mais qui est la même dans les deux sexes, sauf chez les cirripèdes et chez les malacostracés : ceux-ci ont toujours leurs orifices femelles sur le sixième segment thoracique (en général sur la coxa des P 3) et les orifices mâles sur le huitième (en général sur la coxa des P 5).

Mâles et femelles présentent fréquemment un dimorphisme sexuel très marqué. Chez les décapodes, le mâle est plus grand et possède des chélipèdes plus volumineux que la femelle. Au contraire, chez les copépodes et les isopodes parasites, c'est un organisme minuscule par rapport à la femelle sur laquelle il vit.

Parmi les très nombreuses différenciations d'appendices liées au sexe, on peut citer celles qui portent sur les antennules ; chez certains cladocères et chez beaucoup de copépodes, elles sont modifiées chez le mâle pour former un appareil de contention de la femelle, utilisé pendant l'accouplement. Les appendices de la région génitale sont également souvent transformés et forment un appareil copulateur. Ainsi, les deux premières paires de pléopodes de la langoustine mâle, décrite plus haut, fonctionnent de la façon suivante : au moment de l'accouplement, les spermatophores, formés à l'intérieur des spermiductes et contenant les spermatozoïdes, sont recueillis dans la gouttière des pl 1 au sortir des orifices génitaux ; poussés par la lame calcifiée des pl 2 fonctionnant comme un balai, ils sont déposés sur les sternites de la femelle au niveau des orifices génitaux. Dans certains cas, chez beaucoup de crabes par exemple, il y a intromission des premiers pléopodes du mâle dans les voies génitales de la femelle, et les spermatozoïdes sont stockés dans un receptaculum seminis, diverticule des oviductes.

Les œufs sont rarement libérés dès leur émission : le plus souvent, ils sont portés par la femelle jusqu'à l'éclosion, soit entre les valves de la carapace comme chez les ostracodes, soit à l'intérieur du manteau comme chez les cirripèdes, soit accrochés aux pattes thoraciques ou abdominales, enfermés ou non dans une poche incubatrice, comme chez les malacostracés, soit enfin contenus en un ou deux sacs appendus à l'abdomen comme chez les copépodes.

Leur nombre et leur taille sont très variables, même à l'intérieur d'un groupe. Parmi les décapodes, le tourteau (Cancer pagurus) peut pondre en une fois plus de trois millions d'œufs minuscules, alors que certains pagures n'en ont que quelques-uns, très gros. Dans certains cas, chez les mystacocarides par exemple, l'œuf est unique.

La reproduction des crustacés est, en règle générale, sexuée ; c'est cependant dans cette super-classe que l'on observe l'un des exemples les plus typiques de la parthénogenèse, celui des daphnies et d'autres branchiopodes qui vivent dans les eaux douces et souvent dans des mares temporaires. Lorsque les conditions sont favorables, les œufs se développent sans fécondation et donnent exclusivement des femelles, dont les générations se succèdent jusqu'au moment où les[...]

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Crustacés : la langoustine - crédits : Encyclopædia Universalis France

Crustacés : la langoustine

Crustacés : appendice biramé - crédits : Encyclopædia Universalis France

Crustacés : appendice biramé

Crustacés : quelques types appendices - crédits : Encyclopædia Universalis France

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