CRYPTOPORTIQUE
Dans l'architecture romaine, galerie souterraine. Le mot cryptoporticus n'apparaît qu'une fois dans une lettre de Pline le Jeune ; il est formé de crypta, souterrain (dont vient notre mot « grotte ») et de porticus, qui désigne dans ce cas une galerie voûtée. On désigne sous le nom de cryptoportiques des ensembles de galeries souterraines annexés à des édifices publics ou privés. Les cryptoportiques les plus importants sont liés aux forums de certaines villes, en Italie du Nord et en Gaule principalement ; il s'agit de galeries circonscrivant, au niveau inférieur, l'aire de la place : les plus connus sont ceux d'Arles, d'époque augustéenne, d'Aoste, de Narbonne, de Reims et de Bavay. La destination de ces galeries est discutée ; on a voulu y voir des magasins ; mais il semblerait qu'elles servaient de promenades. Il en existe aussi en Lusitanie, à Conimbriga et à Aeminium. D'autres cryptoportiques étaient annexés à des théâtres ; c'était le cas de la crypta Balbi, dépendance du théâtre du même nom, à Rome. Dans les autres parties du monde romain, les cryptoportiques publics sont rares ; on en connaît pourtant à Aspendos en Asie Mineure et en Arabie ; une galerie du forum de Tipasa peut également être rangée dans cette catégorie. Les cryptoportiques privés font partie des domus et des villae les plus somptueuses ; lieux de repos pour les heures chaudes, ils étaient souvent richement décorés. Il y en avait dans les palais impériaux (notamment sous le palais de Dioclétien à Split). C'est dans une de ces cryptae que Chereas assassina Caligula, le 24 janvier 41. Mais le cryptoportique que l'on voit aujourd'hui au Palatin, et qui dépendait de la domus Tiberiana, ne fut construit que sous Néron. Il a conservé une partie d'un élégant décor stuqué. Il existe plusieurs cryptoportiques à la villa Hadriana de Tibur (Tivoli). Dans les villas ordinaires, le cryptoportique se présente comme une longue galerie voûtée ; quand la construction comporte plusieurs niveaux, le cryptoportique est généralement adossé à la dénivellation. Il peut être presque complètement fermé ou éclairé par des fenêtres ouvertes dans sa façade libre.
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Écrit par
- Gilbert-Charles PICARD : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Autres références
-
BAVAY, archéologie
- Écrit par Roger HANOUNE
- 974 mots
La petite cité de Bavay (Nord) a prolongé, aux époques médiévale et moderne, la ville gallo-romaine de Bagacum, chef-lieu d'un canton (civitas, « cité ») dans l'organisation antique de la Gaule, correspondant au territoire de la tribu celtique des Nerviens, qui avait pris...