CUBA
Nom officiel | République de Cuba (CU) |
Chef de l'État | Miguel Díaz-Canel (depuis le 10 octobre 2019) |
Chef du gouvernement | Manuel Marrero Cruz (depuis le 21 décembre 2019) |
Capitale | La Havane |
Langue officielle | Espagnol |
Unités monétaires | - |
Population (estim.) |
11 054 000 (2024) |
Superficie |
109 884 km²
|
Histoire jusqu’à la révolution cubaine
Domination et exploitation espagnoles
Conquête, pillage et oppression
La colonisation destructrice
Si l'on en croit le père Bartolomé de Las Casas – qui a eu entre les mains une copie du journal de bord du premier voyage de Christophe Colomb et en a transcrit des passages –, ce serait le dimanche 21 octobre 1492 que fut mentionnée pour la première fois une « île très grande » que les indigènes appelaient Cuba. Il est dit plus tard (24 octobre) qu'on fait beaucoup de commerce dans cette île ; il paraît qu'on y trouve de l'or et des épices, de grands navires et des commerçants. La grande île est atteinte le 28 octobre au voisinage du golfe de Bariay, à l'est du port actuel de Gibara. Colomb, qui croit être à Cipangu, c'est-à-dire au Japon, cherche la Chine et le grand khan pour lui remettre un message au nom des souverains espagnols. Il explore les côtes de Cuba, qu'il nomme Juana, jusqu'au 5 décembre, désireux d'une part de poursuivre sa mission d'ambassade en direction de l'Asie, d'autre part d'inventorier les richesses d'un pays qui entre dans sa juridiction d'amiral et de vice-roi comme le stipulent les capitulations de Santa Fe (17-30 avril 1492). Persuadé que Cuba fait partie du continent, le 4 novembre Colomb pénètre dans la province de l'Oriente où existent « des hommes qui avaient un seul œil, et d'autres qui avaient des museaux de chien et qui se nourrissaient de chair humaine : sitôt qu'ils en capturaient un, ils le décapitaient et buvaient son sang, et ils lui coupaient la nature ». Ce sont les terribles Karibs ou « Cannibales » qui apparaissent dès ce premier document comme des anthropophages. Au cours de son second voyage, Colomb, après un simulacre d'enquête, fait rédiger un acte devant notaire affirmant que Cuba n'est pas une île, le 12 juin 1494. Cependant, Cuba apparaît bien en 1500 comme une île sur la célèbre carte de Juan de la Cosa, mais ce n'est qu'en 1508 que Sebastian de Ocambo en fit le tour complet.
En 1511 s'ouvre le procès d'occupation de Cuba. Comme dans les autres îles , les Espagnols commencent par s'approprier les terres et par soumettre les Indiens au travail esclavagiste. Trois groupes d'hommes, sous la direction de Diego Velázquez de Cuellar et Panfilo de Narváez, se lancent dans la conquête et le pillage. C'est la phase de conquête destructrice qui va de pair avec l'accaparement de l'or accumulé par les indigènes. La société indo-cubaine comptait 500 000 individus, selon les estimations de l'époque. Elle était organisée en caciquats dont certains sont mentionnés dans la lettre au roi de Velázquez (1er avr. 1514) : Camagüey, Savanaque, Guamuhaya, Habana, Baracoa, Bayamó. Appartenant au groupe des Arawaks, sauf les Guanahacabibes du cap San Antonio, les Indo-Cubains avaient une agriculture à haut rendement pratiquée en conucos(petites propriétés), à base de manioc, de patates douces, d'ignames, de haricots et de maïs. Ils cultivaient également le coton, le tabac, la papaye et se nourrissaient du produit de leur pêche.
Les premières localités espagnoles, les villas, s'établirent dans les zones de population indigène abondante et sur l'emplacement des mines d'or : Bayamó, Trinidad, Sancti Spiritus, Puerto Príncipe (Nuevitas), San Cristóbal de la Habana, Baracoa et Santiago de Cuba. Entre 1511 et 1520, c'est-à-dire en moins d'une décennie, la population indigène de Cuba s'amenuise de manière catastrophique. En 1571-1572, il n'existe plus que 270 foyers d'Indo-Cubains qui vivent dans une situation de misère extrême. Cet effondrement démographique lié à l'épuisement du cycle de l'or – qui s'achève au milieu du siècle – explique le rôle que va jouer Cuba dans la conquête du Mexique et de la Floride. De 1519 à 1522,[...]
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Écrit par
- Marie Laure GEOFFRAY : enseignante ATER de science politique à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, chargée de cours à Sciences Po Poitiers (cycle ibéro-américain de Sciences Po Paris)
- Janette HABEL : maître de conférences, chargée de cours à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine
- Oruno D. LARA : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques
- Jean Marie THÉODAT : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Victoire ZALACAIN : licenciée en géographie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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