CUBA
Nom officiel | République de Cuba (CU) |
Chef de l'État | Miguel Díaz-Canel (depuis le 10 octobre 2019) |
Chef du gouvernement | Manuel Marrero Cruz (depuis le 21 décembre 2019) |
Capitale | La Havane |
Langue officielle | Espagnol |
Unités monétaires | - |
Population (estim.) |
11 054 000 (2024) |
Superficie |
109 884 km²
|
La révolution cubaine et le régime castriste
Le 1er janvier 1959, les combattants du Mouvement du 26-Juillet entrent victorieux à Santiago de Cuba. Fidel Castro, leur chef, peut alors affirmer : « Enfin, nous sommes arrivés à Santiago ! Notre chemin a été long et difficile, mais nous sommes arrivés. Cette fois-ci, heureusement pour Cuba, la révolution aboutira réellement ; cela ne sera pas comme en 1898, lorsque les Américains se firent les maîtres de notre pays, intervinrent au dernier moment et ne laissèrent même pas entrer à Santiago de Cuba Calixto García, qui avait combattu durant trente ans... » Le 8 janvier, Castro arrive à La Havane. Les premières mesures prises consistent à châtier les principaux responsables des crimes commis sous la tyrannie de Batista et à procéder à la confiscation des biens mal acquis. L'armée de mercenaires est dissoute ainsi que les partis politiques au service de l'oppression. La direction corrompue des syndicats est balayée, la Compagnie cubaine des téléphones, monopole yankee, passe sous le contrôle de l'État le 3 mars. Le 6, une loi diminue jusqu'à concurrence de 50 % les loyers élevés. Le 21 avril, toutes les plages du pays deviennent publiques et la discrimination raciale est combattue. Le 17 mai, la première loi de réforme agraire est promulguée sous l'égide de l'Institut national de la réforme agraire (INRA). Le 20 août, les tarifs de l'électricité sont abaissés. Le chômage est résorbé par l'industrialisation et par de grands travaux ; l'éducation et la santé publique sont améliorées. Les bidonvilles, la mendicité, le jeu, la prostitution sont éliminés progressivement. Le 26 octobre, les milices nationales révolutionnaires sont constituées. Un nouveau gouvernement est mis en place avec le concours de représentants de la classe moyenne tels que Manuel Lleo Urrutia, Oswald Dórticos et José Miró Cardona. Mais le pouvoir réel se concentre dans les mains de Fidel Castro, devenu Premier ministre, et de ses amis.
Conflits avec l'impérialisme nord-américain
Au début de 1960, les événements se précipitent et vont déclencher une accélération du processus de rupture avec les États-Unis. Irrité par l'expropriation de 1 200 000 hectares appartenant à ses citoyens, l'État fédéral ne renouvelle pas le Sugar Act et décide le 10 octobre l'embargo total sur les exportations et importations cubaines en vertu de l'Export Control Act. À partir du mois de juillet 1960, le gouvernement cubain procède à des nationalisations systématiques des biens nord-américains en deux étapes : par la loi du 6 juillet et par les résolutions du 6 août et du 24 octobre. La totalité des investissements nord-américains passe, sans contrepartie, sous le contrôle de l'État cubain. Onze sociétés perdent 1 691 500 hectares de terres, soit 47,4 % des terres consacrées à la culture de la canne et les biens de 140 000 investisseurs particuliers. Les relations avec l'URSS étant rétablies (8 mai), un contrat d'achat du sucre payé en devises (20 %) et en pétrole est signé en février. Le refus de raffiner ce pétrole entraîne d'abord la réquisition puis la nationalisation des raffineries (de propriété nord-américaine). La CIA avec l'accord de John Kennedy recrute, arme et entraîne des Cubains anticastristes dans des camps secrets en Floride, au Guatemala et au Nicaragua. Des avions portant les couleurs des forces aériennes cubaines attaquent des bases à l'aube du 15 avril 1961. Deux jours plus tard, une force mercenaire de près de 2 000 hommes débarque dans la baie des Cochons (Playa Girón) et se fait écraser en moins de 72 heures par les milices populaires cubaines ; 1 179 survivants sont faits prisonniers. Ils seront renvoyés aux États-Unis en juillet 1975 en échange de 53 millions[...]
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Écrit par
- Marie Laure GEOFFRAY : enseignante ATER de science politique à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, chargée de cours à Sciences Po Poitiers (cycle ibéro-américain de Sciences Po Paris)
- Janette HABEL : maître de conférences, chargée de cours à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine
- Oruno D. LARA : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques
- Jean Marie THÉODAT : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Victoire ZALACAIN : licenciée en géographie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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CUBA, chronologie contemporaine
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AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations
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