CUCURBITACÉES
Les Cucurbitacées constituent une famille de plantes dicotylédones répandue dans tous les pays du monde et connue par ses fruits comestibles : courges, citrouilles (Cucurbita), melons, concombres (Cucumis), pastèques (Citrullus). Dans les pays tropicaux, ceux des Lagenaria constituent les calebasses, ceux des Luffa l'éponge végétale.
En Europe, la bryone (Bryonia) à fruits toxiques, à racines appelées « navets-du-diable » envahit les haies ; le concombre-d'âne ou pistolet-des-dames (Ecballium) est fréquent dans la région méditerranéenne.
L'importance économique des Cucurbitacées, surtout dans les pays secs, est considérable
Type étudié : le melon
Parmi environ trente espèces du genre Cucumis, le melon (Cucumis Melo), plante annuelle, sans doute d'origine africaine, a des tiges rampantes assez grêles, hérissées de poils raides. Les feuilles, entières ou lobées, toujours pétiolées, se développent au niveau des nœuds, axillant chacune une vrille fine, simple. Les petites fleurs jaunes sont groupées ou solitaires à l'aisselle des feuilles.
Caractères botaniques
Sur le plan anatomique, les tiges du melon ont des faisceaux cribro-vasculaires disposés en deux cercles, chaque faisceau étant formé par un massif de xylène (bois), encadré par deux massifs de phloème (liber), disposition dite bicollatérale (présence de liber interne). Les poils raides recouvrant la plante sont entourés, à leur base, de petites concrétions calcaires blanchâtres. La forme des feuilles varie sur un même sujet ; elles sont entières ou diversement lobées. Comme la plupart des Cucurbitacées, le melon possède des fleurs unisexuées, mais est monoïque (fleurs mâles et fleurs femelles sur le même pied). Les fleurs mâles, les plus nombreuses, comprennent une sorte de « coupe florale », ou réceptacle, campanulée ou presque cylindrique, hérissée à l'extérieur de soies raides et formée des bases du calice et de la corolle, concrescentes sur une partie de leur longueur ; les lobes libres du calice (sépales), très fins, alternent avec cinq pétales jaunes légèrement soudés à leur base. L'androcée, très caractéristique, comprend trois étamines subsessiles, fixées presque à la gorge de la coupe florale ; deux étamines ont des anthères biloculaires, la troisième une anthère uniloculaire ; dans les deux cas, les loges polliniques, repliées deux fois, sont insérées sur un connectif prolongé à son sommet par un appendice trilobé. Un petit organe glanduleux, le pistillode, occupe le fond de la coupe et correspond à un gynécée rudimentaire non fonctionnel. La fleur femelle, solitaire, a un ovaire infère densément pubescent à l'état jeune, renfermant de nombreux ovules insérés sur trois placentas pariétaux. Le style en colonne se termine par trois stigmates globuleux. Le fruit charnu est une baie cortiquée appelée péponide, indéhiscente, dont la forme et les couleurs varient selon les races et variétés. Les graines et les vestiges des lames placentaires occupent le centre de cette baie, et, chez les melons cultivés, la pulpe comestible constitue la majeure partie du fruit.
Biologie et écologie
L'origine du melon reste hypothétique. Introduites en Europe au début de l'ère chrétienne (Pline l'Ancien), les diverses formes acclimatées paraissent dériver de types sauvages spontanés en Inde et en Afrique tropicale. Le Cucumis Melo, cultivé dans tous les pays à climat chaud et ensoleillé, groupe de nombreuses variétés à chair jaune, orangée, blanchâtre ou verdâtre, plus ou moins sucrée et parfumée. Les pays méditerranéens sont propices à la maturation des races les plus appréciées, parmi lesquelles les melons cantaloups, introduits en France au xviiie siècle.
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Écrit par
- Monique KÉRAUDREN-AYMONIN : maître assistant au Muséum national d'histoire naturelle
Classification
Médias
Autres références
-
BRYONE
- Écrit par Pierre LIEUTAGHI
- 363 mots
La racine énorme et charnue de la bryone (Bryonia dioica L., cucurbitacées) est usitée en médecine depuis un temps immémorial. La composition, très complexe, imparfaitement connue, n'éclaire pas beaucoup l'action thérapeutique : 2 à 9 p. 100 du poids sec d'une résine dite « bryorésine » (contenant...