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CUIR

Les opérations de tannerie

Le tanneur ne présente pas au tannage la peau brute telle qu'il la reçoit de l'usine. Il lui fait subir un travail préalable au cours duquel il en élimine les souillures superficielles, les substances solubles dans l'eau et les tissus non utilisables : d'une part, l'épiderme et les poils ; d'autre part, le tissu sous-cutané, sa graisse et les débris de muscles qui y adhèrent encore. La peau se trouve alors réduite au derme qui en constitue la portion utilisable. De plus, le tissu dermique subit, avant tannage, des modifications qui ont pour effet, soit de faciliter la pénétration et l'absorption de la matière tannante, soit de permettre l'obtention d'un cuir présentant des propriétés plastiques particulières et, plus spécialement, une grande souplesse.

La peau ainsi préparée, prête pour le tannage, est désignée sous le nom de « peau en tripe » ; l'ensemble des opérations qui conduisent à l'obtention de la peau en tripe, à partir de la peau brute, se nomme le « travail de rivière ».

Cette expression a son origine dans le fait que les opérations qu'elle couvre étaient pratiquées en partie dans le courant de la rivière qui bordait toujours la tannerie.

La peau en tripe, substance encore très putrescible qui deviendrait dure et cornée (parchemin) en séchant, est soumise à l'action d'agents tannants pour être transformée en cuir, substance imputrescible à l'état humide, moins hydratée, souple et plastique à l'état sec, et beaucoup moins sensible à l'eau, en particulier à l'eau chaude (80 à 100 0C).

Cette transformation est toujours réalisée en milieu aqueux et résulte de la combinaison de la matière tannante avec certains groupes d'atomes de la molécule de collagène.

Viennent ensuite les opérations de corroyage qui ont pour but de transformer le produit semi-ouvré que représente le cuir simplement tanné en un produit plus élaboré, plus souple, égalisé en épaisseur et teint.

Fabrication type - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fabrication type

Les opérations de finissage viendront achever le corroyage et communiqueront des qualités marchandes aussi avantageuses que possible (tabl. 1).

Le travail de rivière

Si les méthodes de tannage utilisées pour obtenir de nombreuses variétés commerciales de cuirs sont très diverses, le travail de rivière, par contre, mis à part des différences dans le détail de sa technique (composition des bains, durée des traitements, etc.), comporte toujours les mêmes opérations fondamentales, qui sont : la trempe ou reverdissage ; l'épilage et le pelanage ; les façons de rivière : ébourrage, écharnage, etc. ; le déchaulage ou neutralisation.

Si le produit doit présenter un caractère de grande souplesse, comme c'est le cas du cuir pour empeigne de chaussures ou des peausseries pour le vêtement ou pour la ganterie, il est nécessaire de pratiquer l'opération du confitage. Enfin, certains tannages, tout particulièrement le tannage au chrome, doivent être précédés d'un traitement acide (picklage).

Trempe ou reverdissage

Premier traitement que doit subir la peau mise en fabrication, il a pour but : d'une part, de débarrasser la peau de ses souillures superficielles (boue, crotte, etc.) et des substances solubles (sel utilisé pour la conservation, protéines solubles) ; d'autre part, de lui faire absorber le plus d'eau possible et de lui rendre toute la souplesse et toute la flaccidité qu'elle a perdues au cours de sa conservation.

La trempe consiste essentiellement en une immersion plus ou moins prolongée dans une eau agitée et renouvelée. Il se produit simultanément une diffusion des produits solides et une absorption d'eau par la peau. Dans le cas des peaux salées, cette absorption est rapide : 24 heures pour les peaux minces et 48 heures pour les peaux épaisses. Elle l'est moins dans le cas des peaux salées sèches, et elle[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, ingénieur chimiste de l'École supérieure de chimie de Lyon, directeur honoraire de l'École supérieure du cuir, des peintures, encres et adhésifs

Classification

Médias

Peau : structure - crédits : Encyclopædia Universalis France

Peau : structure

Fabrication type - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fabrication type

Origine et utilisation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Origine et utilisation

Autres références

  • CASTRES

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    Sous-préfecture du Tarn, située sur l'Agout, Castres compte 43 213 habitants (recensement de 2012) soit un peu moins que la commune d’Albi, la préfecture. Deux siècles d'histoire n'ont pas effacé la structure bicéphale de ce département qui, de sa création en 1790 jusqu'en 1797, fit choisir Castres...

  • COLLAGÈNE

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    De nature glycoprotidique, le collagène est une macromolécule fibreuse, très répandue dans le règne animal et qui, chez l'homme, représente approximativement un tiers des protéines de l'organisme. Il est plus exact de parler des collagènes, car il y a plusieurs sortes de collagènes...

  • FAUNE SAUVAGE

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    ...Il n'en est pas de même dans la plupart des autres pays du monde, les contrôles souvent déficients permettant le développement d'un fort braconnage. L'exploitation des serpents, notamment pour leur peau destinée à l'industrie du cuir, se traduit par des volumes très significatifs. En Indonésie,...
  • RELIURE

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    Sur les livres de travail, on utilise des reliures de cuir. La plus ancienne que l'on connaisse (Évangile de saint Cuthbert, viie s., Stonyhurst College) comporte un décor moulé sur cordelettes qui trahit une influence copte. On a cru déceler les mêmes influences sur deux manuscrits ayant appartenu...