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FALUN CUIVRE DE

Minerai de cuivre - crédits : Evans/ Hulton Archive/ Getty Images

Minerai de cuivre

Cuivre provenant d'un important gisement suédois, actuellement épuisé, à côté duquel s'est construite une ville d'une vingtaine de milliers d'habitants, chef-lieu du département (län) de Stora Kopparberg. Qualifié par Linné de plus grande merveille de la Suède, alors qu'il est déjà sur le déclin, ce gisement est mentionné pour la première fois dans un document de 1288, mais on a de bonnes raisons de penser qu'il était exploité depuis au moins un siècle. Il est la propriété d'une corporation de mineurs dont les parts respectives sont nombreuses, inégales et dispersées, comme l'admirable carte de Hans Ranie, établie quelques années avant le grand éboulement de 1687, peut en donner une idée ; ce qui ne favorise pas les progrès techniques. La mine végète, en fait, jusque vers le milieu du xvie siècle, se bornant à approvisionner Lübeck. Les progrès de l'artillerie qui entraînent la fabrication de canons en bronze, le développement, notamment aux Pays-Bas, de celle d'objets en cuivre, l'émission par l'Espagne à partir de 1599 d'une masse importante de monnaie de billon et le paiement de la rançon réclamée par le Danemark pour restituer Alvsborg à la Suède après la défaite de 1612, multiplient les débouchés pour le cuivre suédois ; en outre celui-ci sert à subventionner la politique conquérante de Gustave-Adolphe à un point tel que l'on en vient à dire de Stora Kopparberg qu'elle est « les Indes de la Suède ». De 1620 à 1640, la production oscille entre le double et le triple des quantités extraites au début du siècle (en 1624, la profondeur atteinte est de 104 m et c'est en 1639 qu'apparaît le premier puits charpenté). La structure de la corporation n'est guère affectée par cet essor, bien que la couronne soit devenue à certains moments un important actionnaire, et c'est par le biais du raffinage et de la commercialisation sur le marché d'Amsterdam que les grands capitalistes (De Geer, Trip) interviennent. Pour maintenir les cours durant les mauvaises années qui ont suivi 1624, la couronne n'hésite pas à frapper de la monnaie avec une grande partie du cuivre extrait, provoquant ainsi l'inflation dans le pays et dans les territoires allemands occupés par la Suède. Après 1640, la production augmente de nouveau jusqu'à la fin du siècle où la concurrence du cuivre japonais et norvégien commence à se faire sentir. En 1650, Stora Kopparberg représente encore la quasi-totalité du cuivre européen et environ la moitié du cuivre mondial. La production décline lentement au cours des xviiie et xixe siècles (elle reprend de 1780 à 1792 pour se stabiliser de 1850 à 1900). Le cuivre qui, en 1890 représente encore 25 p. 100 des activités de la compagnie (reconvertie depuis 1850 dans l'industrie du bois et de ses dérivés et en pleine expansion), n'a plus qu'une faible importance en 1913 : moins de 4 p. 100.

— Jean Maurice BIZIÈRE

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Écrit par

  • : agrégé d'histoire, docteur ès lettres, professeur d'histoire moderne à l'université Pierre-Mendès-France, Grenoble

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Média

Minerai de cuivre - crédits : Evans/ Hulton Archive/ Getty Images

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Autres références

  • PATRIMOINE INDUSTRIEL EN SCANDINAVIE

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