PERSONNALITÉ CULTE DE LA
Introduite par Khrouchtchev lors du XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique (P.C.U.S.) pour donner une explication des « erreurs » et des crimes de Staline, l'expression de culte de la personnalité est ambiguë, car elle permet de suggérer tout à la fois que celui-ci fut la victime de ce culte et qu'il l'aménagea. Mais, quel que soit le sens prédominant, une remarquable modification est apportée à la théorie marxiste avec le concept de culte de la personnalité. La théorie, en effet, a toujours affirmé que le comportement des individus dans l'histoire était déterminé par les conditions socio-économiques prévalentes. L'interprétation, non seulement du rôle historique, mais du caractère de Louis-Napoléon Bonaparte donnée dans Le 18-Brumaire était devenu canonique. Trotski, dans le livre qu'il consacre à Staline, s'emploie à inscrire son rôle et son action dans l'analyse de la venue au pouvoir d'une nouvelle couche sociale, la bureaucratie parasitaire.
La condamnation du culte de la personnalité a été reprise par la plupart des partis communistes dans le monde. En Europe de l'Est, les « erreurs » des dirigeants et la terreur qui s'était notamment manifestée par des procès politiques ont été à leur tour « expliqués » par le culte de la personnalité, du moins après l'échec ou le reflux de la vague révolutionnaire en Pologne, en Hongrie et en Tchécoslovaquie. Seul le Parti communiste italien a officiellement reconnu que le culte de la personnalité ne suffisait pas à rendre compte de la dégénérescence des principes du socialisme.
Entrée dans le vocabulaire politique des sociétés démocratiques occidentales, l'expression est communément employée pour dénoncer le pouvoir exorbitant acquis par un leader ou un chef d'État.
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Écrit par
- Claude LEFORT : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
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