BRÛLIS CULTURE SUR
La culture sur brûlis appartient à la famille des techniques agricoles primitives utilisant le feu comme moyen de création du champ (écobuage, essartage, feux de brousse). Cette technique est particulièrement utilisée comme moyen de défrichement et de fertilisation dans la zone tropicale et équatoriale où elle prend des noms divers : ladang (Indonésie), lougan (Afrique noire), milpa ou chacra (Amérique du Sud), ray (Indochine), tavy (Madagascar). La terminologie anglaise indique shifting cultivation ou swidden cultivation.
En zone intertropicale, la culture sur brûlis constitue une bonne adaptation aux conditions climatiques et pédologiques de la forêt humide. Elle permet aux indigènes de tirer parti de la fertilité des sols forestiers et notamment de leur richesse en humus. Mais, par suite de la croissance démographique des populations concernées (Amazonie, Afrique, Indonésie), la récupération des terres forestières pour l'agriculture et l'élevage représente la principale cause de destruction des forêts tropicales. En effet, plus de 600 millions de personnes vivent encore de l'agriculture itinérante, pratique primitive qui consiste à créer une clairière par abattage des arbres, à brûler la végétation et à ensemencer ensuite la parcelle ainsi défrichée. Après trois ou quatre années de culture, les sols sont épuisés et l'agriculteur est contraint de déboiser une autre zone. Ces pratiques exigent un minimum de quatre décennies entre deux défriches consécutives pour permettre à la forêt de se régénérer, mais, aujourd'hui, il arrive que la même parcelle soit redéfrichée après seulement une dizaine d'années, ce qui s'oppose à toute régénération de la forêt. Ainsi, selon la F.A.O., depuis les années 1990, quelque 15 millions d'hectares de forêts disparaîtraient chaque année, défrichés pour une « mise en valeur » éphémère, et conduisant à une érosion des sols.
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Écrit par
- Roger BÉTEILLE : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Poitiers
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