CUPRESSALES
Les Cupressacées
Les Cupressacées constituent une famille plus homogène que les Taxodiacées ; on peut la définir par des caractères généraux concernant le cône femelle et les feuilles. À l'exception du genévrier, ce sont tous des arbres.
Le cône femelle est petit et souvent globuleux (diamètre n'excédant pas 4 cm). Il est formé de 1 à 8 verticilles de pièces opposées ou alternes représentant la bractée et l'écaille soudées entre elles. Elles portent de 1 à 40 ovules suivant les genres. Les Cupressacées présentent deux types de feuilles. Lorsqu'elles sont aciculaires, plates, piquantes et écartées du rameau sur lequel elles s'insèrent, comme chez le genévrier commun, on les appelle feuilles junipéroïdes. Au contraire, les feuilles des cyprès (Cupressus) et Thuja, en écailles courtes appliquées contre le rameau, qui n'est pas piquant, sont dites cupressoïdes et thujoïdes. Dans tous les cas, les premières feuilles formées par la plantule (feuilles juvéniles) sont de type junipéroïde. Les feuilles adultes conservent ce type ou deviennent de type cupressoïde ou thujoïde après une série plus ou moins longue de feuilles à morphologie intermédiaire.
Le feuillage juvénile ou les différents types de feuilles intermédiaires peuvent être conservés par des pratiques horticoles donnant des Cupressacées naines, les Retinospora, de taille, de port et de couleurs variés. Ces conifères nains, abondamment commercialisés, proviennent d'espèce de Thuja, Biota ou Chamaecyparis.
Les Cupressacées sont classées en quatre sous-familles :
– Les Cupressinées (3 genres : Cupressus, Chamaecyparis, Fokienia) sont un groupe de l'hémisphère Nord. Le cyprès (Cupressus sempervirens), certainement issu d'Asie Mineure, est acclimaté depuis longtemps sur le pourtour méditerranéen ; le Cupressus macrocarpa (syn. lambertiana), originaire de Californie, est planté dans le midi et l'ouest de la France ; le Cupressus arizonica, à feuillage vert-bleu, est fréquemment cultivé comme plante ornementale dans toute la France en raison de sa rusticité ; le Chamaecyparis lawsoniana, d'origine américaine, est également répandu en Europe.
– Les Actinostrobées (6 genres : Actinostrobus, Tetraclinis, Callitris, Widdringtonia, Fitzroya, Diselma) sont surtout localisées dans l'hémisphère Sud. Seul Tetraclinis, indigène à Malte, en Espagne et en Afrique du Nord, où il forme des forêts jusqu'à 1 800 m d'altitude, existe sur le pourtour méditerranéen. Les autres genres, localisés en Afrique du Sud et en Australie, ne sont cultivés que dans quelques jardins botaniques méditerranéens.
– Les Thujopsinées (4 genres : Libocedrus, Thuja, Biota, Thujopsis) sont souvent plantées en Europe : Thuja occidentalis et Biota orientalis, qui forment des haies, Libocedrus decurrens d'Amérique du Nord ; le Thujopsis, originaire du Japon, s'identifie grâce à ses rameaux feuillés aplatis montrant à leur face inférieure des lignes blanches représentant des alignements de stomates foliaires.
– Les Junipéroïdes comportent un seul genre (Juniperus) et 40 espèces. Le genévrier est un arbuste dioïque et représente la seule Cupressacée indigène en Europe. Le cône femelle, charnu, est formé d'un seul verticille de trois pièces portant chacune un seul ovule ; la concrescence de ces pièces qui emprisonnent complètement les graines à maturité lui a toujours fait occuper une place à part au sein des Cupressacées.
D'après Hagerup (1934), le cône femelle des Juniperus constitue une fleur présentant au sein des Gymnospermes une ébauche d'angiospermie : il suffirait en effet que les trois ensembles bractée-écaille se soudent dès la formation du cône pour que l'on obtienne un ovaire clos d'Angiosperme Centrospermale. Mme Lemoine-Sébastian a montré (1968) que les cônes[...]
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Écrit par
- Michel GIANORDOLI : maître assistant à la faculté des sciences de Reims
Classification
Médias