CYCADOPHYTES
Morphologie et anatomie des Cycadophytes
Le stipe
Le plus souvent, le stipe des Cycadophytes n'est pas ramifié, bien que, chez certains individus âgés, il se dichotomise, notamment sous l'influence de traumatismes. Les horticulteurs japonais ont ainsi obtenu de très beaux plants nains particulièrement ramifiés.
Les hauteurs maximales varient suivant les espèces. Cycas media atteint près de 20 m ; Cycas revoluta plus de 7 m, avec quelquefois 2 m de circonférence ; Cycas circinalis, haut le plus souvent de 6 m, peut atteindre 12 m.
Une coupe transversale de la tige montre un bois centrifuge superposé au liber peu développé, en couronne autour d'une moelle très large, pourvue de nombreux canaux à gommes.
Les zones d'accroissement du bois secondaire ne sont pas annuelles, mais, chez les Cycas, par exemple, sont liées aux poussées foliaires qui ont lieu tous les quatre ou cinq ans.
Chez les Bennettitales, la structure est comparable à celle des Dicotylédones les plus primitives dépourvues de vaisseaux véritables, constituant le groupe des Homoxylées : les trachéides, à ponctuations aréolées scalariformes particulièrement primitives, pourraient être héritées d'un ancêtre filicéen.
Chez les Cycadales, plus évoluées que les Bennettitales, les grandes ponctuations aréolées scalariformes subissent une transformation plus poussée : elles se fragmentent en ponctuations aréolées isodiamétriques et se disposent en alternance.
La solidité du stipe des Cycadophytes est souvent renforcée par un trajet particulier des faisceaux, issus du bois centrifuge, qui rejoignent les frondes. Les traces foliaires sortent du massif ligneux central en un point diamétralement opposé à la feuille qu'elles irriguent. Un tel trajet s'effectue donc « en ceinture » dans l'écorce de la tige.
La racine
La racine principale d'un Cycas, comme toutes les racines, a un géotropisme positif et est pourvue de faisceaux de xylème centripète disposés en alternance avec des faisceaux de phloème. À ce bois centripète succède un bois secondaire superposé au phloème. Le cylindre central est entouré d'un tissu cortical développé.
Certaines autres racines adventives plus épaisses, dites coralloïdes, à géotropisme négatif ont une physiologie différente. La portion médiane de l'écorce est une zone particulière, constituée par des cellules allongées radialement. Ces cellules, qui contribuent à donner aux racines leur forme coralloïde, contiennent des endophytes variées : des Cyanobactéries comme Anabaena cycadae, Nostoc punctiforme, ainsi que des Oscillatoria, des Diatomées et des Bactéries fixatrices d'azote : Azotobacter, Pseudomonas radicicola.
Les feuilles stériles
Les frondes stériles des Cycadophytes rappellent souvent les mégaphylles de Palmiers. Leur long rachis dépasse parfois 2 m et porte des pinnules circinées à l'état jeune. En coupe transversale, le rachis de la fronde contient des faisceaux d'un caractère particulier, avec du bois centripète (faisceaux diploxylés). Ce tissu conducteur, particulièrement primitif, caractérise la racine, de façon constante, mais le stipe des Cycadophytes en est dépourvu. Sa réapparition dans la feuille, où il est en voie d'élimination dans les espèces plus évoluées et au cours du vieillissement des frondes, constitue une structure inhabituelle qui prouve le caractère intermédiaire des Cycadophytes.
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Écrit par
- Jean-Claude AUDRAN : maître assistant à la faculté des sciences de Reims
- Édouard BOUREAU : membre de l'Académie des sciences, professeur émérite à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias