CYCLADES
L'archipel des Cyclades occupe le centre de la mer Égée. Résultat d'une série de fractures et de transgressions marines intervenues à la fin de l'ère tertiaire, les blocs émoussés de marbres et de schistes de ses îles ensoleillées, sèches et dénudées, prolongent les arcs orographiques de l'Attique et de l'Eubée du Sud, encadrés par des fossés qui les séparent à l'est des îles de l'Ionie (Chios, Samos, etc.) et à l'ouest du Péloponnèse. Les îles s'alignent selon trois parallèles nord-ouest - sud-est d'Andros à Astipaléa, de Yaros à Ios et de Kéa à Folegandros, flanquées à l'ouest par le groupe de Milos et au sud par les îles volcaniques de Santorin, Anafi et Sirna, jalons du fossé qui les sépare de la Crète et des Sporades du Sud (Kassos, Karpathos).
Plus que leur dispersion, l'étroitesse des îles est le principal obstacle à leur développement : plusieurs gîtes minéraux sont trop petits pour justifier une exploitation constante et rentable ; elles sont trop pauvres pour être utilisées autrement que comme sanctuaire (Délos) ou comme prisons ; mais beaucoup furent autrefois surpeuplées car elles servirent de refuge aux Grecs. La population des Cyclades où, en dépit de conditions naturelles précaires, les paysans furent toujours plus nombreux que marins et pêcheurs, a diminué de près d'un tiers en quarante ans, passant de 126 000 habitants en 1951 à 88 000 en 1991. Ce déclin s'est ralenti cependant : l'ancienneté de l'émigration a réduit les excédents libérables tandis que les créations d'emplois liées au tourisme (Mikonos) et les décentralisations industrielles (Siros) ont freiné les départs ; et on assiste même à une inversion de tendance, l'archipel comptant dans les années 2000 une population presque équivalente à celle des années 1950.
Hermoupolis, sur l'île de Síros, créé au xixe siècle pour assurer les fonctions de centre de l'archipel, chef-lieu du département des Cyclades et capitale de la région des îles de la mer Égée méridionale, n'a pas atteint son but ; les îles gravitent séparément autour du Pirée et d'Athènes par où passent toutes leurs liaisons, leurs approvisionnements et leurs touristes, et où se concentrent leurs émigrants quand ils ne choisissent pas la marine ou l'expatriation. Chaque île est un satellite de la capitale de la Grèce qui envoie à la belle saison flux de vacanciers (Andros) et pèlerins (Tinos) et reçoit en retour les récoltes (orge de Paros, fruits de Náxos), les produits miniers (minerai de fer de Sérifos, manganèse et souffre de Mílos), de l'artisanat (poteries de Sifnos) et ceux de la pêche.
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Écrit par
- Pierre-Yves PÉCHOUX : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
Classification
Médias
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