EAU CYCLE URBAIN DE L'

Gestion urbaine de l’eau

Les impacts décrits précédemment sont liés à la mauvaise gestion des eaux urbaines. En effet, sous l’impulsion des hygiénistes, la loi du tout-à-l’égout a été adoptée et appliquée pour Paris dès 1894. Cette loi a été rapidement appliquée à toutes les autres villes afin d’évacuer le plus rapidement possible, par souci d’hygiène, les eaux de ruissellement et les eaux usées à la sortie des villes. La gestion des eaux urbaines a été pendant longtemps centrée sur l’aspect quantitatif uniquement.

Ces dernières décennies, on assiste au développement d’approches intégrées qui portent des noms tels que sustainableurban drainage systems au Royaume-Uni, water sensitive urban design en Australie, low impact development au Canada et aux États-Unis, ou « gestion intégrée de l’eau en milieu urbain » en France. Malgré des appellations différentes, ces approches ont toutes le même objectif : une gestion quantitative et qualitative des eaux urbaines.

En France, en ce qui concerne la gestion intégrée de l’eau en milieu urbain, avec le souci de préserver l’environnement et la ressource en eau, les objectifs des approches intégrées peuvent être de plusieurs types :

–  amélioration du paysage urbain et du cadre de vie en proposant des aménagements qui offrent des bénéfices multiples ;

– préservation de la ressource en eau en considérant les eaux de pluie comme une ressource et non plus comme une nuisance ;

– protection du milieu récepteur ;

– maintien du régime hydraulique du milieu récepteur le plus proche possible du régime naturel ;

– protection et restauration de la qualité de l’eau des ruissellements superficiels et des réseaux souterrains ;

– gestion durable des eaux urbaines prenant en compte à la fois les eaux de surface et les eaux souterraines, ainsi que les inondations et l'impact sur l'érosion des cours d'eau.

Ces approches ont l’ambition d’appréhender les interactions entre le système de gestion des eaux pluviales et le système d’alimentation en eau potable pour gérer au mieux la ressource. Les technologies utilisées aujourd’hui pour concrétiser ces approches sont appelées techniques alternatives.

Les techniques alternatives

Le défaut principal du réseau de conduites est qu’il concentre, en des temps relativement courts, des flux importants en termes de quantité. Du point de vue qualitatif, la pollution est diluée en cas de fortes pluies ; ce phénomène nuit au bon fonctionnement de la station d’épuration. L’idée est de déconcentrer ces flux en redonnant aux surfaces sur lesquelles se produit le ruissellement un rôle régulateur de rétention ou d’infiltration. Ce sont des techniques alternatives au réseau de conduites ; on les appelle aussi techniques compensatoires des effets de l’urbanisation. Elles peuvent être classées en deux catégories.

La première catégorie fait appel à des technologies fondées sur la rétention des eaux (zones humides, bassin de retenue, étang, etc.). L’objectif est de retenir les pluies exceptionnelles pendant un certain temps de manière à atténuer le débit de pointe à l’aval en restituant les volumes retenus d’une manière progressive. L’évaporation de l’eau, quand elle existe, favorise la diminution des volumes de ruissellement.

La seconde catégorie rassemble des technologies fondées sur l’infiltration (noues, fossés, chaussées à structure réservoir, puits d’infiltration, etc.). Ces infrastructures contribuent à réduire le volume de ruissellement en aval, mais aussi à alimenter les nappes phréatiques.

Ces dispositifs doivent, l'un comme l'autre, être mis en place à la source ou aux points bas du bassin versant. Leurs performances dépendent de plusieurs facteurs, liés souvent au site où ils sont installés. Par exemple, les techniques d’infiltration peuvent être remises en cause si le terrain[...]