IDAI CYCLONE
La dépression tropicale qui s’est développée sur le canal du Mozambique pendant la nuit du 3 au 4 mars 2019 a fait de nombreuses victimes et d’importants dégâts dans les États du Mozambique et du Malawi, avant de revenir sur la mer où elle s’est renforcée. Passé au stade de cyclone tropical, le système, désormais dénommé Idai, s’est précipité sur la ville de Beira (Mozambique), provoquant une onde de tempête et de terribles inondations, avant de poursuivre sa course et de semer la désolation jusque dans les terres du Zimbabwe. En treize jours, ce système météorologique aurait provoqué plus de 1 000 décès et environ 2 milliards de dollars US de dégâts.
Le climat du Mozambique et les cyclones tropicaux
Le Mozambique est soumis à un climat tropical, avec une saison chaude et pluvieuse qui s’étend de novembre à mars. Les inondations sont fréquentes dans les régions côtières et dans les basses terres telles que le delta du Zambèze ou la vallée du Pungue. La partie centrale de la côte, où se trouvent les villes de Quelimane et de Beira, est une des zones les plus pluvieuses, avec des précipitations annuelles atteignant 1 600 millimètres, dont près de 300 pour le seul mois de mars. Le pays possède une façade maritime de 2 700 kilomètres le long du canal du Mozambique, mer chaude dans laquelle la température de l’eau dépasse parfois 29 0C entre les mois de décembre et d’avril, période favorable au développement de cyclones tropicaux. La côte est généralement très basse, avec un tracé irrégulier, marécageux ou sableux, propice aux déferlements des ondes de tempête, aux submersions marines et aux inondations.
Si l’on estime leur fréquence à un phénomène tous les deux ou trois ans, il est toutefois assez difficile d’établir une climatologie précise des cyclones tropicaux ayant touché le Mozambique avant les années 1990, qui ont vu l’apparition d’images satellites fiables. Au cours des deux premières décennies du xxie siècle, on a ainsi pu enregistrer sept cyclones, ayant fait plusieurs morts, de nombreux blessés et provoqué d’importants dégâts sur le territoire :
– deux classés dans la catégorie « cyclone tropical très intense » : Hellen, associé à des vents estimés à 230 km/h, le 26 mars 2014 ; Eline, avec des vents estimés à 210 km/h, le 22 février 2000 ;
– trois classés dans la catégorie « cyclone tropical intense », avec des vents à plus de 185 km/h : Favio, le 22 février 2007 ; Jokwe, le 7 mars 2008 ; Kenneth, le 25 avril 2019 ;
– deux classés dans la catégorie « cyclone tropical » : Idai, le 14 mars 2019, avec des vents à plus de 157 km/h ; Dineo, le 15 février 2017, avec des vents à plus de 130 km/h.
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Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
Classification
Médias