CYCLOSTOMES
Les myxines
Les myxines sont uniquement marines, prédatrices ou nécrophages. Elles vivent le plus souvent dans des terriers creusés dans la vase, leur tête seule dépassant de la surface du fond marin. Du fait de ce mode de vie, certaines espèces ont des yeux extrêmement régressés et l'on a attribué à une telle régression l'apparence primitive de ces animaux. Le squelette des myxines est très simple et se limite à quelques arcades cartilagineuses sur lesquelles s'attachent les muscles de la tête. Le crâne n'est que fibreux et le squelette axial ne comprend que la corde, les cartilages des arcs neuraux faisant défaut. La muqueuse de la bouche porte des dents cornées en forme de peigne, et dont la ressemblance superficielle avec celles des lamproies fut à l'origine de la réunion des deux groupes au sein des cyclostomes. Ces dents cornées servent à saisir la nourriture grâce à un mouvement d'introversion et d'extroversion de la muqueuse orale. Il s'agit là d'un mécanisme très simple, qui n'est guère comparable à celui de l'appareil lingual des lamproies.
Contrairement aux lamproies et à tous les gnathostomes, les myxines ne possèdent pas d'innervation cardiaque, pas de vrais lymphocytes, pas de tubules excréteurs dans les reins, une très faible réponse immunitaire, un pancréas très primitif, disséminé le long de l'intestin, et aucune musculature associée aux rayons des nageoires impaires. On compte actuellement plus de vingt caractères présents chez les lamproies et gnathostomes actuels, mais absents chez les myxines et les autres cordés. C'est pour cette raison que certains phylogénéticiens tendent à considérer que les myxines se sont séparées des autres vertébrés avant la séparation lamproies-gnathostomes.
Le genre Myxine, commun sur les côtes d'Europe, ne possède qu'un seul orifice branchial commun de chaque côté. Chez d'autres genres (Eptatretus, Paramyxine) les orifices branchiaux restent séparés et nombreux. Sur le côté gauche uniquement, les myxines possèdent un orifice par lequel le tube digestif s'ouvre vers l'extérieur, et dont la fonction est inconnue.
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Écrit par
- Pierre CLAIRAMBAULT : professeur
- Philippe JANVIER : directeur de recherche émérite au CNRS
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