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CYPÉRALES

La nombreuse famille des Cypéracées (env. 4 000 espèces) constitue à elle seule l'ordre des Cypérales, ordre de plantesAngiospermes monocotylédones aujourd'hui détaché de l'ancien groupe des Glumiflores (qui réunissait Cypéracées et Graminées). Ces deux familles ont en commun le port herbacé, les feuilles « graminiformes », les fleurs petites, sans périanthe coloré, organisées en inflorescences élémentaires (épillets) composées de bractées spécialisées (glumes), axillant et enfermant les fleurs. Cette ressemblance recouvre toutefois des différences d'organisation assez profondes pour justifier la distinction des Cypérales en tant qu'ordre.

Traits généraux des Cypéracées

À part quelques exceptions apparentes (Microdracoides, pseudo-arbuste dont les « tiges » sont en réalité surtout constituées par l'intrication de bases foliaires mortes et de racines adventives), les Cypéracées sont des herbes ; leur taille va de quelques centimètres chez de nombreuses espèces annuelles à plusieurs mètres chez le papyrus ou chez la «  liane-rasoir », herbe grêle aux feuilles très coupantes, qui grimpe en s'étayant sur les arbres (Scleria secans). Leur port se caractérise par un mélange de souplesse et de raideur (le roseau de la fable) dû à l'importance des assises sclérenchymateuses dans les parties aériennes. Les tiges, pleines ou fistuleuses, de section souvent triangulaire, mais aussi ronde, aplatie, cannelée, portent des feuilles et des bractées inflorescentielles typiquement graminiformes, comme chez nos Carex européens, ou d'aspects plus variés : le limbe peut s'enrouler, être filiforme, ou cylindrique à la manière des joncs ; il peut s'élargir considérablement en différenciant même un pseudo-pétiole, cela avec une remarquable convergence chez des genres très divers, pour les espèces habitant la forêt dense équatoriale. Enfin, le limbe peut disparaître, la feuille se réduisant à une gaine écailleuse. Souvent, tiges et feuilles sont rendues coupantes par des denticulations siliceuses. Plusieurs traits de l'appareil végétatif éloignent les Cypéracées des Graminées : pas de nœuds différenciés, gaines foliaires normalement fermées, feuilles et bractées très souvent sur trois rangs.

Papyrus - crédits : Frédéric Bisson/ Flickr ; CC-BY 2.0

Papyrus

Roseaux - crédits : Gerard Sioen/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Roseaux

Les inflorescences offrent des types extrêmement variés, depuis les panicules amples jusqu'aux têtes compactes et à l'épillet unique.

L'appareil reproducteur est peu complexe : androcée typiquement trimère, aux anthères basifixes ; les filets staminaux s'allongent considérablement à l'anthèse pour permettre l'exsertion des anthères et la pollinisation. Le pistil comprend un ovaire à une seule loge, considérée comme résultant de la soudure de plusieurs carpelles (un par stigmate), avec un ovule unique anatrope et basal. Le fruit est très généralement un akène mais la drupe existe chez les Mapaniées (Scirpodendron, Mapania). La diaspore est souvent le fruit nu, mais parfois c'est l'épillet entier, ou encore quelques pièces spécialisées, comme l'utricule des Carex, qui contiennent l'akène et jouent un rôle de flotteur.

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Écrit par

  • : ancien assistant au Muséum national d'histoire naturelle

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Papyrus - crédits : Frédéric Bisson/ Flickr ; CC-BY 2.0

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Roseaux - crédits : Gerard Sioen/ Gamma-Rapho/ Getty Images

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