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BEAUMONT CYRIL WILLIAM (1891-1976)

Né à Londres dans une famille de la bourgeoisie, Cyril Beaumont fait de brillantes études scientifiques et littéraires. Les hasards de la destinée font de lui un libraire, un éditeur et un écrivain de la danse. Dès 1910, il s'installe à Londres, sa librairie est consacrée à l'art, à la jeune littérature et à la danse. Cette librairie, qui a fermé ses portes en 1965, a joué, dans le milieu international de la danse, un rôle similaire à celui que joua, entre les deux guerres, la librairie d'Adrienne Monnier, rue de l'Odéon à Paris ! À ses débuts, Cyril Beaumont est épaulé par Alice Beha qui est son aînée de neuf ans et qui devient son épouse. Elle lui apprend les bases de son métier.

Dans le minuscule bureau attenant à la librairie, Cyril Beaumont, entouré de piles de livres et de documents, recevait ses visiteurs, tout en continuant à préparer les chroniques qu'il donnait au Sunday Times et à la revue Dancing Times. L'événement capital qui orientera sa vie et sa carrière d'écrivain se produit en 1911 lorsqu'il assiste au spectacle donné à Londres par Anna Pavlova et son partenaire Mordkin. Il a la révélation de la danse. L'année suivante, il découvre les Ballets russes de Serge de Diaghilev. À partir de cette époque il se dévoue à la danse et à ceux qui lui consacrent leur jeunesse. Lorsque Serge de Diaghilev meurt, en 1929, Cyril Beaumont écrit : « Pour moi c'est la fin de l'âge d'or » ! En 1940 il dédie un livre aux Ballets russes, The Diaghilev Ballet in London ; il en donne une édition augmentée en 1975, sous le titre Bookseller at the Ballet (Mémoires 1891 à 1929). Cyril Beaumont a servi la danse avec intelligence et, grâce à l'étendue de ses connaissances, il a laissé une cinquantaine d'ouvrages fondamentaux se rapportant à la technique, à l'histoire et à l'esthétique. En collaboration avec le danseur Stanislas Idzikowski et avec le peintre Randolf Schwabe, il codifie et publie A Manual of the Theory and Practice of Classical Theatrical Dancing en hommage au célèbre professeur italien Enrico Cecchetti, qui fut le maître des grandes ballerines au Théâtre-Impérial de Saint-Pétersbourg. (C'est avec lui que le jeune Serge Lifar perfectionne sa technique en 1925.) Parmi ses nombreux ouvrages, on citera le remarquable dictionnaire de ballet Complete Book of Ballets et ses trois suppléments, les deux livres consacrés aux chefs-d'œuvre du répertoire du xixe siècle : The Ballet Called Giselle et The Ballet Called Swan Lake qui restent inégalés. Il a rédigé de nombreuses monographies sur les danseurs les plus célèbres, Anna Pavlova, Vaslav Nijinsky, Lydia Lopokova, Serge de Diaghilev, Serge Lifar, Margot Fonteyn, sur les danseuses françaises du xviiie siècle, sur Enrico Cecchetti. Ce Père de la danse anglaise, comme se plaisaient à le nommer ses chers danseurs, vivait, malgré sa fortune, de façon très ascétique ; il a légué une partie de ses biens à diverses sociétés de danse, en particulier à la Cecchetti Society qu'il avait fondée.

— Gilberte COURNAND

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