CYTOMÉGALOVIRUS
Diagnostic et thérapeutique
De nombreux moyens sont aujourd'hui disponibles pour le diagnostic de l'infection. Le choix des méthodes dépend du contexte clinique.
On peut recourir au diagnostic direct, recherchant le virus par culture, ou ses constituants antigéniques (antigène pp65) ou génomiques par amplification génique (polymerase chain reaction ou PCR) qualitative ou quantitative. On peut aussi rechercher les stigmates sérologiques de la rencontre des patients avec le virus par détection des anticorps anti-CMV par une technique immunoenzymatique (Elisa) dans les fractions d'immunoglobulines IgG et IgM, ou par mesure de l'avidité des IgG anti-CMV (cf. tableau).
Le diagnostic de primo-infection est porté sur l'apparition des anticorps sériques spécifiques du CMV (séroconversion) dans deux sérums sanguins prélevés dans un intervalle de sept à quinze jours. La présence des anticorps de classe IgM, longtemps considérée comme synonyme de primo-infection, est en fait observée dans près de la moitié des infections secondaires. Une infection récente se traduit par une faible avidité des IgG. Le statut immunitaire (séropositivité anti-CMV) est défini par la présence d'IgG spécifiques dans le sérum. Il est systématiquement recherché chez les donneurs de sang ou de tissus, et préconisé chez les femmes enceintes. Chez les patients immunodéprimés, le diagnostic de maladie à CMV repose sur la mise en évidence directe du virus ou de ses structures dans l'organe atteint, associé à la recherche directe du virus dans le sang témoignant d'une dissémination sanguine. L’évolution de la quantité de virus présent dans le sang (charge virale sanguine) permet de prédire la survenue de complications et de surveiller l’efficacité du traitement. Après avoir apporté la preuve de la primo-infection chez la mère, le diagnostic d'infection in utero peut être apporté pendant la grossesse par la recherche du virus dans le liquide amniotique prélevé après la 21e semaine de grossesse et au moins sept semaines après la primo-infection. Chez le nouveau-né, la mise en évidence d'une excrétion virale dans les urines (virurie) avant le quinzième jour de vie signe l'infection congénitale ; la charge virale sanguine permettrait, selon les études récentes, le pronostic des séquelles de l’infection.
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Écrit par
- Sophie ALAIN : professeure des Universités, praticienne hospitalier
- François DENIS : docteur en médecine, docteur d'État ès sciences, professeur des Universités en bactériologie, virologie, hygiène
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Médias