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D'EUGÈNE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME, Paul Signac Fiche de lecture

La libération de la couleur

L'influence de l'ouvrage, considérable jusqu'à la Première Guerre mondiale (c'était l'un des seuls traités picturaux récents qui abordât clairement les problèmes techniques), ne fut peut-être pas tout à fait celle qu'aurait souhaitée Signac. Celui-ci défendait le néo-impressionnisme. Mais plus que l'apologie de la touche divisée, c'est celle de la couleur que ses lecteurs virent dans son livre. C'est sur elle que Signac concluait : « Si parmi [les néo-impressionnistes] ne se manifeste pas déjà l'artiste qui, par son génie, saura imposer cette technique [la division], ils auront du moins servi à lui préparer la tâche. Ce coloriste triomphateur n'a plus qu'à paraître : on lui a préparé sa palette. » Matisse, les fauves, Delaunay, Braque, Picasso et les cubistes, Gleizes, Metzinger et Lhote le lirent chacun à leur façon, retenant tantôt l'apologie du divisionnisme et de Seurat, tantôt la place accordée à la couleur. Ce que firent à leur tour Kupka, Kandinsky, les futuristes italiens ou les expressionnistes allemands (des extraits du livre avaient paru à Munich dans la revue Pan dès 1898, et l'ouvrage complet fut traduit en 1903). Les idées de Signac, même quelque peu déformées, touchèrent ainsi très rapidement l'Europe artistique des avant-gardes tout entière.

— Barthélémy JOBERT

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Média

<it>Capo di Noli près de Gênes</it>, P. Signac - crédits : AKG-images

Capo di Noli près de Gênes, P. Signac