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HEINSIUS DANIEL (1580-1655)

Originaire d'une famille gantoise qui se réfugia en 1583 au nord de l'Escaut pour s'établir, après mainte vicissitude, en Hollande, Daniel Heinsius fait ses premières études à Flessingue, en Zélande, où ses parents avaient fini par s'établir. Le 26 juillet 1596, il est immatriculé comme étudiant en droit à Franeker, qu'il quitte au bout d'une année et demie pour Leyde. Son nom figure à deux reprises, le 30 septembre 1598 et le 11 octobre 1600, sur l'Album studiosorum de l'université de Leyde, toujours comme étudiant en droit : en fait, contre le vœu de son père, le jeune Daniel s'est passionné pour les belles-lettres, auxquelles il se consacre entièrement. Protégé par Joseph Juste Scaliger (1540-1609), qui lui léguera par testament une partie de sa bibliothèque, Daniel Heinsius est nommé en mai 1603 professeur de poésie à l'université de Leyde. Chargé deux ans plus tard de l'enseignement du grec et de la politique, il accède à l'ordinariat en 1609. De 1607 à 1653, il exerce les fonctions de bibliothécaire de l'université et garde sa chaire professorale jusqu'à sa mort.

Au terme d'une carrière universitaire de plus d'un demi-siècle, carrière passablement mouvementée (ne serait-ce qu'en raison de sa querelle homérique avec son collègue Claude Saumaise), Heinsius laissait une œuvre aussi ample que diverse. Œuvre d'un poète excellant dans la langue latine autant que dans sa langue maternelle, œuvre d'un philologue éditeur et commentateur des textes classiques et patristiques, mais composant aussi, dans un latin fleuri irréprochable, des Orationes, dont le recueil posthume parut à Amsterdam en 1657. Auteur d'un traité sur la tragédie, De tragoediae constitutione (1611), et d'une tragédie, Herodes infanticida, qui fut à l'origine d'une polémique fameuse avec Guez de Balzac, Heinsius devait exercer une influence remarquable sur l'évolution du théâtre en France au xviie siècle. Historien à l'occasion et ne dédaignant pas le genre satirique, Heinsius s'imposera encore à l'attention des théologiens par la publication, en 1639, de ses Exercitationes sacrae ad Novum Testamentum.

— Paul DIBON

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études

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