DAOSHENG [TAO-CHENG](365-434)
Moine bouddhiste éminent de la Chine du Sud. Disciple de Huiyuan, Daosheng étudie d'abord l'Abhidharma des Sarvāstivādin à Lushan. En 405, il se rend en Chine du Nord, dans la capitale Chang'an, auprès du grand maître Kumārajīva. Il participe à la traduction du Sūtra du Lotus (Saddharmapundarīka). De retour en Chine du Sud, il s'installe à Nankin, où il étudie le Sūtra du Nirvāna (Mahāparinirvānasūtra), et s'imprègne profondément de sa doctrine mahāyaniste qui, poussée à l'extrême, professe que tous les êtres, même les damnés par prédestination, possèdent la « nature de Bouddha ». Celle-ci est sans caractéristique, indivisible et indifférenciée. L'homme ne peut la saisir que dans son entité absolue. Une telle théorie conduit Daosheng à concevoir le processus de l'illumination comme une expérience subite et totale plutôt que comme le fruit d'une conquête laborieuse et graduelle, ainsi qu'on l'avait considéré jusque-là. Daosheng conteste la notion du paradis de la Terre pure, disant que, puisque le Bouddha est en nous, il est vain de le chercher au dehors. De même, il regarde les bonnes actions qui doivent aider les fidèles à gagner le paradis comme étant inutiles, car les actions du saint sont sans karman et ne peuvent donc entraîner une rétribution, bonne ou mauvaise. Ces doctrines, d'abord considérées comme presque hérétiques, constitueront la base du dhyana chinois, le Chan.
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Écrit par
- Kristofer SCHIPPER : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)
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